Candidatures

Pour Durban 2022, la victoire est déjà dans la poche

— Publié le 2 mars 2015

L’année 2022 serait-elle maudite lorsqu’il est question d’accueillir un grand événement sportif? La course aux Jeux d’hiver est réduite depuis l’automne dernier à seulement deux concurrents, Almaty et Pékin. Et il n’en reste plus qu’un, Durban, en lice pour organiser les Jeux du Commonwealth en 2022. Une délégation de son comité de candidature a fait le voyage vers Londres pour déposer, ce lundi 2 mars, son épais dossier lors d’une cérémonie très symbolique à la résidence officielle du maire de la capitale anglaise. Un préalable à une désignation qui ne fait désormais plus vraiment de doute. Elle doit intervenir le 2 septembre prochain à Auckland, en Nouvelle-Zélande.

La délégation de Durban 2022 présente ce lundi midi à Londres compte les principaux porteurs du projet sud-africain: Gideon Sam, le président du comité national olympique, Mark Alexander, le patron du comité de candidature, Fikile Mbalula, le ministre sud-africain des Sports, et enfin le nageur Cameron van der Burgh, désigné ambassadeur du projet. Dans ses malles, un document de 600 pages, le dossier de candidature. Depuis le retrait de la ville canadienne d’Edmonton, justifiée par des raisons budgétaires, son contenu apparaîtrait presque anecdotique. Les Sud-africains sont assurés de l’emporter, faute de concurrence.

Il n’empêche, l’affaire n’est pas tout à fait bouclée pour l’équipe de Durban 2022. Tubby Reddy, le directeur exécutif de la candidature, l’a expliqué en fin de semaine passée: « Nous n’avons plus à nous battre contre une autre ville, mais contre nous-mêmes ». Une façon comme une autre de signifier que la plus grande opposition se trouve sans doute au sein même du pays, où l’idée de dépenser quelques centaines de millions dans un événement sportif ne plait pas à tout le monde. En Afrique du Sud, un quart de la population active est actuellement sans emploi. Et les effets de la Coupe du Monde de football en 2010 sur l’économie se font encore attendre.

Pas étonnant, donc, que les porteurs du projet insistent depuis plusieurs jours sur le coût réduit des Jeux du Commonwealth et sur leur conséquences en termes d’emplois et de rentrées de devises. Gideon Sam, le président du comité national olympique, précise: « Durban possède déjà 95% des équipements nécessaires. Les Jeux seront très abordables. Et ils peuvent rapporter gros.  » Selon le dossier de candidature, l’événement pourrait créer environ 12.000 emplois directs. Une étude démontre que les visiteurs dépenseraient au moins 900 millions d’euros, un chiffre d’affaires que viendraient encore gonfler les recettes de la billetterie, du marketing et des droits de télévision.

En cas de succès, les Jeux du Commonwealth en 2022 débuteraient le 18 juillet, date anniversaire de la naissance de Nelson Mandela. Ils dureraient 12 jours. La plupart des sites de compétition serait située dans un rayon de 2,5 km autour du stade Moses Mahbida, construit pour le Mondial 2010.

Reste une question: la victoire désormais certaine de Durban 2022 constituera-t-elle l’étape ultime avant une candidature de l’Afrique du Sud pour les Jeux de 2024? A ce stade du processus, la réponse reste floue. Sam Ramsamy, l’historique membre sud-africain du CIO, l’appelle de ses voeux depuis longtemps. Mais la prudence domine dans le camp sud-africain. Tubby Reddy met en garde contre le risque de tisser un lien solide entre les deux événements. « En termes de coûts, les Jeux olympiques se révèlent d’un tout autre niveau, a-t-il expliqué à la presse nationale. Pour une salle de gymnastique, il nous faudrait prévoir 15.000 places. Aux Jeux du Commonwealth, il en suffirait environ de  5 000. »