L’avenir du rugby mondial se jouera-t-il en Asie? A court terme, peut-être pas. Mais la Coupe du Monde 2019 au Japon, la première disputée hors des grandes nations historiques de la discipline, s’annonce comme une étape décisive dans le développement du rugby à XV. Bernard Lapasset, le président de la World Rugby (ex IRB), l’a assuré sans nuance depuis Dublin, où ont été révélés lundi 2 mars les 12 stades choisis pour accueillir les rencontres du tournoi mondial. « Ce sera un nouveau départ pour la Coupe du Monde, et cela en donnera une nouvelle vision. Le rugby est important pour le Japon, mais pas seulement pour lui, pour toute l’Asie aussi. Le Mondial 2019 aura un nouveau format, une localisation nouvelle, il ouvrira une nouvelle voie. » Rien que cela.
Pas moins de 15 stades figuraient sur une liste de candidats à l’accueil d’au moins une rencontre de la Coupe du Monde 2019. La World Rugby en a retenu 12. Le dispositif se voulait le plus diversifié possible, à la fois dans la taille des enceintes et dans leur situation géographique. Avec un objectif: toucher directement le plus de Japonais possible, avec un tournoi organisé sur l’ensemble de l’archipel.
Le résultat n’a déçu personne. Le plus petit des stades retenus affiche une capacité de 15.000 spectateurs. Le plus vaste, le futur Stade National de Tokyo, qui sera construit pour les Jeux de 2020, permettra d’accueillir 80.000 fans. Il devrait être utilisé pour le match d’ouverture et pour la finale. Une surprise: la présence parmi les 12 enceintes du Recovery Memorial Stadium (16.187 spectateurs) de Kamaishi, une petite commune située sur la côte du Pacifique et partiellement détruite par le tsunami du 11 mars 2011. Ses habitants ont attendu l’annonce du verdict, lundi 2 mars, devant des écrans géants installés à l’Hôtel de Ville.
Reste deux inconnues, à quatre ans de l’événement: la capacité du Japon à organiser un tournoi mondial de rugby, un sport où le pays manque cruellement d’expérience, et le niveau de son équipe nationale. A la première question, les organisateurs asiatiques répondent avec assurance avoir déjà travaillé leur dossier avec leurs partenaires anglais. Le directeur général du comité d’organisation, Akira Shimazu, explique: « Nous pourrons apprendre beaucoup de l’organisation de la Coupe du Monde 2015 par l’Angleterre. Pour nous aider, le Premier ministre britannique, David Cameron, et notre Premier ministre, Shinzo Abe, ont signé l’an dernier un protocole d’accord concernant l’organisation à la fois de la Coupe du Monde de rugby et des Jeux olympiques de 2020. »
Concernant le niveau de l’équipe de rugby du Japon, actuellement au 11ème rang mondial, juste derrière l’Ecosse (mais devant les Fidji et Tonga), Brett Gosper se veut rassurant. Le directeur exécutif de la World Rugby précise: « Sa compétitivité naîtra d’un maximum de confrontations à haut niveau. Il est important de lui organiser des test-matchs avec les plus grandes équipes, et c’est ce que nous allons continuer à faire. »
Les 12 stades pour la Coupe du Monde 2019:
– Sapporo Dome (Sapporo)
– Kamaishi Revocery Memorial Stadium (Kamaishi)
– Kumagaya Rugby Ground (Kumagaya)
– New National Stadium Japan (Tokyo)
– International Stadium Yokohama (Yokohama)
– Ogasayama Sports Park Ecopa Stadium (Fukuroi)
– Toyota Stadium (Toyota)
– Hanazono Rugby Stadium (Higashi Osaka)
– Kobe City Misaki Park Stadium (Kobe)
– Hakatanomori Football Stadium ou Level-5 Stadium (Fukuoka)
– Kumamoto Prefectural Athletic Stadium (Kumamoto)
– Oita Stadium (Oita)