Cocorico. Le sport français a ramené dans ses filets une nouvelle prise, un gros poisson: le Mondial féminin de football en 2019. Après la Coupe du Monde 1998, puis l’Euro 2016, un troisième événement majeur du calendrier international se tiendra en France. Cette fois, il est féminin. Et pourrait prolonger, cinq ans plus tard, le succès sportif et populaire de la Coupe du Monde de rugby 2014.
Sur le papier, la victoire française semblait loin d’être acquise d’avance. La France était en concurrence avec la Corée du Sud, un mastodonte des organisations sportives internationales. Mais la victoire du dossier porté par la FFF n’a pas fait un pli. Il a été choisi jeudi 19 mars par le comité exécutif de la FIFA à l’unanimité. Au passage, le football français hérite d’un autre Mondial féminin, dans un même paquetage: la Coupe du Monde des moins de 20 ans, disputée en 2018.
Onze villes s’étaient portées candidates à l’organisation de rencontres pour le Mondial 2019: Auxerre, Grenoble, Le Havre, Lyon, Montpellier, Nancy, Nice, Paris (stade Jean-Bouin), Reims, Rennes et Valenciennes. La victoire acquise, la FFF devra trancher et en éliminer deux. Seule certitude: Lyon sera conservée. Le futur stade de l’Olympique Lyonnais, prévu dans le dispositif de l’Euro masculin en 2016, accueillera le match d’ouverture et la finale. Une juste reconnaissance pour une ville et un club où le football féminin a gagné ses lettres de noblesse.
Le Mondial des moins de 20 ans en 2018 sera, de son côté, localisé dans l’ouest de la France. Un tournoi aux accents bretonnants, disputé par 16 équipes à Rennes, Saint-Brieuc, Vannes et Saint-Malo.
La décision à peine connue, accolades et félicitations se sont multipliées à Zurich, Paris et dans les villes concernées. Noël le Graët, le président de la FFF, a parlé le premier. Normal. « J’aimerais remercier la FIFA pour cette décision importante, la France est honorée, a-t-il déclaré. La France sera totalement à la disposition de la FIFA. Vous nous donnez une position forte pour développer le foot féminin. Tout le pays sera derrière la France. Merci de nous avoir choisis pour cette compétition essentielle. »
Euphorique, Noël le Graët n’a pas oublié de remercier « l’État, les villes, le CNOSF, le Centre national du développement du sport (CNDS) », tous mobilisés pour la candidature. Et il a assuré que « cette candidature n’aurait pas été possible sans le monde amateur (ligues, districts, clubs) qui se dévoue au quotidien en faveur du football féminin ».
Le ministre des Sports, Patrick Kanner, a réagi sur son compte Twitter. « Quelle fierté pour notre pays d’accueillir en 2019 la Coupe du Monde féminine de football! Un grand bravo à la FFF. »
Frédéric Thiriez, le président de la Ligue de football professionnel, s’est fendu d’un communiqué à peine moins triomphaliste. « C’est une nouvelle fantastique pour le football féminin en France. Déjà en plein boom, la discipline va pouvoir poursuivre son développement spectaculaire et continuer à attirer de nouvelles licenciées. Bravo à la Fédération française qui a effectué un travail remarquable et déposé un dossier de grande qualité. Cette attribution est aussi une reconnaissance des compétences de la France en matière d’organisation des grandes épreuves sportives. »
Pour Brigitte Henriques, la secrétaire générale de la FFF, l’impact de la Coupe du Monde 2019 pourrait rapidement se mesurer en termes de développement du football féminin. « Nous en sommes aujourd’hui à 83.000 licenciées, après une hausse de presque 35.000 en quatre ans, explique-t-elle. L’objectif des 100.000 licenciées pourrait être atteint très vite et largement dépassé. »
A quelques semaines de l’annonce très probable d’une candidature de Paris pour les Jeux d’été de 2024, la victoire du dossier français tombe au meilleur moment.