La fusée Bubka est désormais sur orbite. Seul rival de Sebastian Coe pour la succession de Lamine Diack à la présidence de l’IAAF, l’ancien recordman du monde du saut à la perche a présenté son programme, mercredi 8 avril. Comme annoncé, il l’a fait en direct sur YouTube et Google, depuis la ville ukrainienne de Kiev. Une présentation et un programme conformes à ce qui était espéré de la part de l’une des personnalités les plus marquantes du mouvement sportif, déjà vice-président de l’IAAF et membre de la commission exécutive du CIO.
Construit autour d’une très ambitieuse ‘vision 2025’, le projet du candidat Bubka a pour objectif, selon sa propre formule, de « guider l’athlétisme vers de nouveaux sommets. » Il s’appuie sur huit piliers, soit le nombre de couloirs sur la piste d’un stade: valoriser l’image de l’athlétisme, servir sa communauté, renforcer les liens avec le CIO, adapter l’athlétisme au monde moderne, protéger son intégrité, augmenter les revenus de l’IAAF, renforcer les efforts sur l’éducation et jouer un rôle prépondérant dans la mise en oeuvre du changement social. Sergueï Bubka balaye large, même très large. Normal.
Dans le détail, son programme de campagne ne manque pas de nouveautés. L’Ukrainien l’expose en plusieurs langues sur son site Internet, sergeybubka.com. Il explique, par exemple, qu’il souhaite en cas de victoire le 18 août 2015, jour de l’élection à la présidence de l’IAAF, nommer un directeur exécutif chargé notamment de mieux organiser les relations entre les différents services de l’institution basée à Monaco. Il promet également de gérer la Fédération internationale comme une véritable entreprise, avec l’objectif clairement affiché d’attirer de nouveaux partenaires et d’augmenter les recettes des droits de télévision.
Parmi la multitude de ses idées, notons sa volonté de pousser les fédérations nationales et les associations continentales à fonctionner à la façon de véritables agences de marketing. Et, vaste projet, de faire en sorte que chacun des pays membres de l’IAAF possède, dans « les prochaines années », un stade d’athlétisme aux normes d’une compétition internationale. Dans ses envies, également, un vaste débat à organiser avec les sponsors et les diffuseurs sur la formule et le format des championnats du monde.
Surtout, l’Ukrainien veut mener une guerre sans merci contre le dopage. « Il est le plus grand danger qui menace le sport au 21ème siècle, estime-t-il. Celui qui triche sera puni, pas d’exception pour les tricheurs. Si je suis élu, je prônerai une tolérance zéro. » Sergueï Bubka veut également renforcer les programme d’éducation contre le dopage proposé aux athlètes et soutenir plus directement les « concurrents propres ».