C’est fait. Et bien fait. Un dernier obstacle se dressait encore sur la route d’une candidature française aux Jeux d’été en 2024. Il est tombé sans douleur, lundi 13 avril, en fin de matinée. Réuni à l’Hôtel de Ville de la capitale, le Conseil de Paris a voté son soutien au projet olympique. Un vote qui n’a pas obtenu l’unanimité, les élus des Verts et du Parti de Gauche se prononçant contre. Mais toutes les autres forces politiques ont démontré un large consensus autour de la candidature parisienne. Les élus des groupes PS, PCF, PRG, UMP, UDI-MoDem ont tous approuvé à main levée le voeu de la maire de Paris.
L’obstacle est donc levé. Il n’en était plus vraiment un depuis le vote massif en faveur du projet olympique des conseils d’arrondissement. Mais, cette fois, la décision est officielle: la Mairie de Paris donne son feu vert à un processus de candidature de la capitale pour les Jeux d’été en 2024. Un acte fort que la maire de Paris a salué par cette formule: « Nous voilà engagés dans l’aventure olympique! »
De l’avis général, le projet olympique a su dépasser les clivages partisans. Eric Azière, le président du groupe centriste, parle d’une véritable « trêve politique ». Les élus de la capitale y voient, dans leur grande majorité, un « projet fédérateur pour le Grand Paris ». Il semble loin le temps où la capitale se montrait peu enthousiaste, Anne Hidalgo en tête. A l’automne dernier, la première élue ne cachait pas sa préférence pour un autre projet, l’Exposition Universelle de 2025, qu’elle jugeait alors moins risqué et surtout moins coûteux.
A l’évidence, l’étude d’opportunité réalisée par le mouvement sportif français sur la candidature a fait son oeuvre, en mettant en avant les forces et les atouts du projet parisien. Le CIO a fait le reste, en adoptant un décembre dernier un Agenda 2020, nouvelle feuille de route des villes requérantes où il est fortement recommandé de réduire les coûts, de privilégier les installations existantes et de ne pas hésiter, en cas de besoin, à étendre le dispositif à des villes extérieures.
Anne Hidalgo a donc tourné sa veste. Lundi 13 avril, elle insisté sans répit sur l’intérêt du projet. « Au-delà du symbole et au-delà des retombées en terme d’attractivité, pourquoi une candidature de Paris fait-elle sens aujourd’hui? D’abord parce qu’elle constituerait un puissant levier au service des progrès auxquels les Parisiens aspirent. Derrière les Jeux olympiques, il faut voir des milliers de logements construits, l’amélioration du réseau de transport en commun, l’accélération de la transition écologique », a-t-elle patiemment expliqué devant les conseillers de Paris.
Puis elle a poursuivi sur le même ton: « Les Jeux sont un moyen d’aller plus vite et plus loin dans tous les domaines où nos concitoyens souhaitent des avancées concrètes. Ils doivent être pensés et réalisés comme un formidable moyen de souder Paris et les départements qui l’entourent. »
Pour autant, la candidature de Paris n’est pas encore officielle. Ce dernier obstacle levé, il reviendra à l’Etat de donner à son tour son feu vert, mais il ne fait aucun doute. François Hollande et Manuel Valls n’ont jamais caché leur envie de se lancer dans l’aventure. Le chef de l’Etat avait d’ailleurs rencontré Thomas Bach, dès l’automne dernier, à l’occasion du Sommet de la Francophonie à Dakar. Une deuxième rencontre est prévue ce jeudi 15 avril à Lausanne.
L’étape ultime verra Anne Hidalgo et Denis Masseglia, le président du CNOSF, cosigner l’acte de candidature de Paris aux Jeux d’été de 2024. Une étape annoncée pour mai ou juin 2015.