Les choses s’accélèrent pour la candidature, désormais plus que probable, de Paris aux Jeux d’été de 2024. Elles vont même tellement vite qu’on est aujourd’hui en droit de se demander ce qui retient les porteurs du projet de la rendre officielle. La dernière étape s’est déroulée en Suisse, jeudi 16 avril. A Lausanne, siège historique du CIO. Elle a eu pour acteurs deux présidents, François Hollande et Thomas Bach.
Comme annoncé et planifié, le chef de l’Etat français a bouclé une visite officielle de deux jours dans la Confédération helvétique par un long crochet par le Musée olympique. Avec la volonté affichée d’y défendre le dossier de la capitale française pour les JO de 2024. A ses côtés, Denis Masseglia, le président du CNOSF, et Tony Estanguet, l’un des deux membres français du CIO. Une nouvelle preuve de la prédominance du mouvement sportif dans l’ambition olympique française, répétée comme un refrain depuis plusieurs mois par tous les porteurs du projet.
Que retenir de cette rencontre? Quelques phrases, d’abord. Forcément très diplomatiques, mais non dénuées d’intérêt. Face à Thomas Bach, François Hollande a assuré que la France était « prête à se mobiliser » autour du projet olympique. Il a insisté sur le fait que Paris saurait faire prévaloir les « valeurs de l’olympisme, de la jeunesse, de l’ouverture et de la liberté, tout en offrant des conditions exceptionnelles pour l’accueil des sportifs ». François Hollande a également précisé que le projet de Paris 2024 aurait une « couleur environnementale, écologique et verte. » Une référence très directe aux résolutions de l’Agenda 2020, la nouvelle feuille de route du CIO, votée par son Assemblée générale en décembre dernier à Monaco.
De son côté, Thomas Bach a joué à fond son rôle de président du CIO, affirmant publiquement que cette candidature était « exemplaire ». Il a même ajouté, en s’adressant à la délégation française: « Si vous continuez dans cet esprit, vous avez tous les atouts et vous pouvez entrer dans cette candidature avec toute confiance. » Puis le dirigeant allemand a ajouté: « Nous sommes très heureux de voir que la France se mobilise pour une candidature pour les JO à Paris et nous sommes sûrs que ce sera une candidature très très forte. La France a beaucoup à offrir au mouvement olympique et a déjà beaucoup offert grâce à Pierre de Coubertin. Nous avons appris aujourd’hui que la candidature de Paris va beaucoup mettre l’accent sur l’héritage et c’est l’esprit de l’agenda 2020. »
Cette rencontre entre François Hollande et Thomas Bach n’est pas la première depuis la mise en route, au printemps dernier, de l’ambition olympique française. Les deux hommes se sont rencontrés, de façon un peu moins formelle, lors du Sommet de la Francophonie organisé à Dakar, au Sénégal, à la fin du mois de novembre 2014. Rien n’avait filtré de leur échange, mais selon plusieurs sources proches du dossier, il avait surtout été question pour François Hollande de sonder Thomas Bach sur l’opportunité d’une candidature de Paris. Et, en filigrane, de lui manifester l’engagement du gouvernement français.
A l’époque, le projet olympique de la capitale était encore suspendu à la volonté de la maire de Paris, Anne Hidalgo, très réticente à se lancer dans l’aventure. Depuis, elle a tourné sa veste et rejoint d’un pas alerte l’équipe de pré-candidature. Reste une seule question, la date de l’annonce officielle de la candidature de Paris. « Avant l’été », a répété Denis Masseglia, jeudi 16 avril à Lausanne. A la vitesse où vont les choses, le plus tôt serait le mieux.