Candidatures

« A Kuala Lumpur, la présentation sera décisive »

— Publié le 27 avril 2015

La 128ème session du CIO, prévue du 31 juillet au 3 août 2015 à Kuala Lumpur, ne sera pas seulement marquée par l’élection de la ville-hôte des Jeux d’hiver en 2022. Plus tôt dans la journée du 31 juillet, les membres de l’institution olympique devront également choisir entre Lausanne et Brasov, en Roumanie, pour l’organisation des Jeux olympiques de la Jeunesse d’hiver en 2020. Les Suisses font la course en tête. Ils étaient présents, comme leurs rivaux, à la Convention SportAccord la semaine passée à Sotchi. FrancsJeux y a rencontré l’un des porteurs du projet, Patrice Iseli, le chef du service des sports de la ville de Lausanne. Interview.

FrancsJeux: L’équipe de Lausanne 2020 a passé son grand oral, en mars dernier, devant des représentants du CIO. Cette étape du processus de candidature vous a-t-elle amené à modifier votre dossier?

Patrice Iseli: Non. Notre dossier et notre dispositif sont restés identiques. Au cours de ce « grand oral », le CIO ne nous a demandé aucune modification. Il souhaitait seulement des précisions sur certains points relatifs aux visas, à la disponibilité de quelques sites, aux modalités de la collaboration prévue avec la France…

Quelle forme prendrait cette collaboration entre les deux pays voisins?

Il est prévu dans notre dossier de candidature que les épreuves de saut à skis, de biathlon, et de saut du combiné nordique se déroulent en France. Ce projet est acté par les deux parties. Nous avons déjà entamé des discussions, côté français, avec le CNOSF et avec la région Franche-Comté. Cette collaboration avec la France donne à notre candidature une dimension internationale.

A trois mois du vote, où en êtes-vous de votre campagne de candidature?

Nous portons actuellement nos efforts sur deux éléments majeurs, deux priorités: le lobbying et la présentation de notre candidature devant le CIO le 31 juillet à Kuala Lumpur.

Votre présence à la Convention SportAccord, à Sotchi, s’inscrit-elle dans ce travail de lobbying?

Lausanne est présente à la Convention SportAccord depuis sa première édition en 2003. Nous y faisons la promotion de Lausanne et de sa région comme capitale olympique. Mais les règles imposées aux villes candidates aux JOJ sont très strictes: nous n’avons pas le droit de communiquer en dehors de notre propre pays. Nous n’avons même pas pu profiter des festivités de célébration du centenaire du CIO à Lausanne pour faire parler de nous. Le CIO souhaitait même que nous fermions notre page Facebook. A Sotchi, nous n’avons pas fait figurer le nom ou le logo de Lausanne 2020 sur notre stand à la Convention SportAccord. Mais cette manifestation reste une opportunité de rencontrer des membres du CIO. Nous devons les suivre, savoir où ils se trouvent et profiter de toutes les occasions pour les rencontrer.

Vous dites travailler également beaucoup sur votre présentation devant le CIO le 31 juillet à Kuala Lumpur…

Cette présentation constitue notre seule opportunité de montrer notre projet aux membres du CIO. Elle sera décisive. Nous y travaillons déjà et nous allons le faire de plus en plus au cours des prochaines semaines. Nous planchons sur le film de présentation et sur le choix des personnes appelées à s’exprimer devant les membres du CIO.

Le CIO a récemment rendu publique une étude sur l’impact économique du mouvement olympique sur la ville de Lausanne et sa région. Ses résultats, très spectaculaires en termes d’emplois et de chiffre d’affaires, peuvent-ils favoriser votre candidature?

Je ne crois pas. Ils pourraient même nous desservir. Certains pourraient se dire que Lausanne, déjà très bien servie par le mouvement olympique, n’a pas besoin en plus de recevoir les Jeux de la Jeunesse d’hiver.

La candidature de Saint-Moritz pour les Jeux d’hiver de 2022 a été empêchée par un référendum populaire. Le projet de Lausanne 2020 a -t-il réussi à recueillir une plus grande adhésion de la population?

Les deux situations sont extrêmement différentes. Les crédits du projet de Lausanne 2020 ont été votés par les parlements helvétiques à une quasi unanimité, chose rarissime en Suisse. Quant à la population, elle manifeste un bel enthousiasme pour cette candidature. Les gens sont très favorables au projet car il incarne la jeunesse, l’avenir, l’éducation… Le budget des JOJ a été établi à 40 millions de francs suisses (38,5 millions d’euros). Le contexte est donc très différent de celui des Jeux olympiques d’hiver.

La candidature de Lausanne peut-elle en annoncer une autre, portée par la Suisse pour les Jeux d’hiver de 2026?

Nous ne souhaitons pas faire d’amalgame. Mais on en parle, en effet. Au comité olympique suisse (membre de l’AFCNO), l’idée de se lancer dans la course aux Jeux de 2026 n’est pas un mystère.

L’élection pour la ville-hôte des JOJ d’hiver en 2020 sera suivie, à Kuala Lumpur, par le vote pour l’organisation des Jeux de 2022. Les deux scrutins seront-ils liés?

Peut-être, mais nous n’avons pas fait cette analyse. Nous faisons notre boulot sur le dossier de Lausanne 2020, sans nous occuper du reste.