Cette fois, la dernière ligne droite a vraiment débuté. Mardi 12 mai, Bakou a célébré avec impatience la date symbolique de J – 30 jours avant le début des Jeux Européens. Un mois juste avant le début de la première édition de l’événement continental. « Nous avons encore du travail a accomplir », a suggéré Simon Clegg, le patron du comité d’organisation (BEGOC). Sûrement. Mais en Azerbaïdjan comme ailleurs, il ne fait aucun doute que tout sera prêt.
Sur le papier, le défi était de taille. Immense et quelque peu effrayant. Simon Clegg le rappelle: « Une ville olympique a devant elle 7 années pour préparer les Jeux. Nous, il nous a fallu tout construire en 30 mois. » Pas simple. Mais les moyens colossaux déployés par l’Azerbaïdjan, où les Jeux Européens ont été élevés au rang d’enjeu national, et l’expertise d’une équipe d’experts internationaux recrutés souvent à prix d’or, ont contribué à réussir l’impossible.
En 30 mois, Bakou s’est donnée l’allure d’une ville olympique. Et ses Jeux ont déjà établi une forme de record. A partir du 12 juin 2015, la capitale de l’Azerbaïdjan mettra en musique une vingtaine de sports dans 18 sites de compétition. Les droits de télévision des Jeux Européens ont été négociés avec plus d’une cinquantaine de diffuseurs, en Europe bien sûr, mais également en Asie, aux Etats-Unis et au Moyen-Orient. Dernier en date: le groupe audiovisuel cubain ICRT. Improbable, certes, mais officiel depuis le début de la semaine.
Côté marketing, le BEGOC peut bomber le torse: sa liste de partenaires officiels a atteint ses objectifs, avec 8 noms, pour la plupart des entreprises nationales. En prime, un groupe de 11 supporteurs officiels. L’événement fera également le plein de volontaires, avec 12.000 bénévoles recensés à ce jour, une armées de jeunes candidats au volontariat regroupés sous le terme générique de « Flamekeepers ». Les Jeux se sont même dotés d’une flamme, une vraie, comme pour la quinzaine olympique. Elle traverse actuellement le pays, avec pour mission de visiter sa soixantaine de régions. Elle bouclera son parcours le 12 juin, au Stade olympique de Bakou, au plus fort d’une cérémonie d’ouverture où l’Azerbaïdjan ne devrait pas faire dans la demi-mesure.
A J – 30, tout est prêt, ou presque. Et, bonne surprise, les nations européennes jouent volontiers le jeu d’un événement que beaucoup observaient pourtant, deux ans en arrière, avec réticence et scepticisme. Mardi 12 mai, le Comité olympique français (CNOSF) a convoqué la presse pour donner le départ de la dernière ligne droite. Une habitude jusque-là seulement réservée aux Jeux olympiques. Denis Masseglia, son président, a rappelé qu’il y aurait à Bakou « un enjeu de sélection olympique » dans une demi-douzaine de sports. La délégation française comptera environ 250 athlètes aux Jeux Européens. Son porte-drapeau à la cérémonie d’ouverture, vendredi 12 juin, sera une jeune femme, issue d’une discipline souvent oubliée des médias: Céline Goberville, 28 ans, vice-championne olympique au pistolet à 10 m en 2012 à Londres. Joli choix.
Tout est prêt, ou presque. Mais une question reste sans réponse: Bakou se lancera-t-elle, dans la foulée des Jeux Européens, dans l’aventure d’une candidature olympique pour 2024? La réponse ne devrait pas intervenir avant la fin de l’événement continental, dimanche 28 juin 2015. Mais il n’est pas interdit de penser que les autorités d’Azerbaïdjan pourraient annoncer leur projet olympique à peine retombé le rideau sur les Jeux Européens.