L’information peut surprendre. Selon l’agence américaine Associated Press, la candidature de Boston pour les Jeux d’été en 2024 ne serait plus une certitude. La révélation en a été faite par une personne digne de foi: Angela Ruggiero (notre photo). L’ancienne star de l’équipe olympique américaine de hockey-sur-glace est membre du CIO. Surtout, elle siège au conseil d’administration du comité olympique américain (USOC), où a été décidé en janvier dernier de préférer Boston à Los Angeles, San Francisco et Washington pour défendre les chances des Etats-Unis dans la course aux Jeux.
Selon Associated Press, Angela Ruggiero a lâché cet aveu à l’occasion d’une séance de questions/réponses organisée lundi 18 mai par le Conseil municipal de Boston. La première d’une série de quatre auditions relatives à la candidature olympique. La jeune femme y était invitée à s’exprimer, au même titre que Richard Davey, le directeur exécutif de Boston 2024. Une réunion très formelle, a priori peu propice aux révélations fracassantes. Sur le papier, les questions devaient porter en premier lieu sur l’Agenda 2020 du CIO et son impact sur le dossier de Boston.
Angela Ruggiero aurait assuré que l’USOC fait actuellement de son mieux pour aider Boston à réussir sa campagne et, à terme, à décrocher le pompon. Mais, surprise, elle aurait aussi suggéré que le comité olympique américain était encore en train de vérifier si Boston constituait la meilleure chance américaine dans cette bataille pour les JO. Et qu’il n’y avait, sur cette question, aucune garantie.
En clair, Angela Ruggiero a fait savoir de façon directe que l’USOC serait en train de revoir son choix. Ou, tout au moins, que ses dirigeants se laisseraient une porte de sortie au cas où la situation à Boston ne s’arrange pas de façon radicale au cours des prochaines semaines.
Peut-on en conclure que la ville américaine candidate aux Jeux pourrait être Los Angeles ou San Francisco, le 15 septembre prochain, lorsque l’heure sera venue de déposer au siège du CIO à Lausanne une lettre d’intention? N’anticipons pas. Bill Linehan, le président du Conseil de la ville de Boston, a tenu à étouffer la polémique en expliquant à Associated Press que les propos d’Angela Ruggiero avaient été prononcés « dans le contexte » d’une séance de questions/réponses. Il a assuré ne pas avoir pris la déclaration de la membre du CIO comme une menace, mais comme un encouragement à travailler encore plus sérieusement sur ce délicat dossier.
Il n’empêche, la situation à Boston, où l’opposition aux Jeux ne désarme pas, inquiète visiblement le comité olympique américain. En façade, l’USOC répète son soutien à l’équipe de la capitale du Massachusetts. Scott Blackmun, son directeur exécutif, l’a encore fait la semaine passée. En coulisses, il semble que les dirigeants du mouvement olympique américain s’interrogent sur la pertinence de leur choix.