Jeu des chaises musicales au CIO. L’Américain James L. Easton, le Colombien Andrés Botero Phillipsbourne et le Suisse Sepp Blatter ont rendu leur siège, ce lundi 3 août à Kuala Lumpur. Les deux premiers restent dans la place, mais plus discrètement, en qualité de membres honoraires. Le dirigeant suisse, lui, quitte définitivement l’institution.
A leur place, deux nouveaux venus ont été intronisés, en milieu de matinée, dans la vaste salle du Convention Centre de la capitale malaise. Un Sénégalais, Mamadou Diagna Ndiaye, président du comité national olympique du Sénégal, membre de l’AFCNO (à gauche sur la photo). Et un Serbe, Nenad Lalovic (à droite), le solide patron de la Fédération internationale de lutte (World Wrestling). Mamadou Diagna Ndiaye, 66 ans, a répondu aux questions de FrancsJeux.
FrancsJeux: Que représente pour vous et pour le comité olympique du Sénégal cette élection au CIO?
Mamadou Diagna Ndiaye: Une continuité dans la présence du Sénégal au sein de l’institution, après Keba Mbaye, le juge Youssoupha Ndiaye et Lamine Diack. Il était bon que le Sénégal, pays francophone, reste représenté au CIO. J’ai été élu avec 77 voix sur 83 votes exprimés. Thomas Bach m’a assuré qu’il s’agissait d’un très bon score. Mon arrivée permet aussi de maintenir un mélange équilibré de francophones et d’anglophones.
A titre personnel, que signifie cette entrée au CIO?
Une forme de récompense de ma passion pour le sport. Ma discipline d’origine est le tennis. J’y ai donné beaucoup de mon temps comme dirigeant. Il m’arrive encore aujourd’hui de me lever à 3 heures du matin pour suivre à la télévision un match de l’Open d’Australie. Je vais maintenant essayer de faire évoluer les choses, d’apporter ma pierre. Mais les décisions, au CIO, sont prises par le président et la commission exécutive. Je n’en fais pas partie. Il reste à la discrétion du président de confier aux membres certaines missions. Je me tiens prêt à assumer celles que Thomas Bach pourrait vouloir me confier. Je serai, dans tous les cas, à l’écoute de l’Afrique.
La question d’une candidature africaine aux Jeux olympiques est régulièrement évoquée. Y êtes-vous favorable?
Bien sûr. Aujourd’hui, cette candidature reste un hypothèse de travail. Mais dans la situation actuelle, un seul pays ne peut pas raisonnablement être candidat aux Jeux. Les infrastructures ne le permettraient pas, notamment en ce qui concerne la capacité hôtelière. La seule possibilité serait de regrouper plusieurs pays africains voisins, former une sorte de pool de pays candidats. Aujourd’hui, l’Agenda 2020 le permet.
Vous n’avez pas voté pour la ville-hôte des Jeux d’hiver en 2022, vendredi 31 juillet. Mais que pensez-vous du résultat du scrutin?
Lausanne et Pékin, ça me semble un résultat normal. Un bon choix. La Chine entretient des relations très fortes avec l’Afrique.
En revanche, vous voterez en septembre 2017 pour la ville-hôte des Jeux d’été en 2024. Comment envisagez-vous cette élection?
Il est trop tôt pour en parler. Je viens d’arriver, je n’ai pas tous les éléments d’évaluation.
En tant que francophone, vous rangerez-vous derrière Paris?
Vous le savez, il est contraire aux règles du CIO qu’un membre s’exprime ouvertement sur son choix. Je ne vais certainement pas le faire. Chaque ville nous présentera son projet. Ensuite, cela se jouera projet contre projet.