Cette fois, c’est fait. Ou presque fait. Sauf improbable retournement de situation, le comité olympique américain (USOC) devrait annoncer en fin de semaine, sans doute vendredi 28 août, la candidature de Los Angeles aux Jeux d’été en 2024. Un nouveau pas décisif a été franchi mardi 25 août, avec la publication du dossier de candidature. Un document qui sera soumis vendredi au vote du Conseil municipal. Et, selon toute vraisemblance, validé par les élus de la cité californienne.
Le document n’était pas destiné à être rendu public à ce stade du processus. Mais ses détails ont fuité. Les chiffres, surtout. Ils avancent un budget pour les Jeux de 4,1 milliards de dollars, soit environ 3,6 milliards d’euros. Plutôt raisonnable. Et inférieur à celui présenté par Boston (4,6 milliards de dollars), le premier choix de l’USOC pour les Jeux de 2024. Les porteurs du projet, le maire Eric Garcetti en tête, s’en expliquent, suggérant que la ville possède déjà l’essentiel des installations nécessaires aux Jeux, héritées pour la plupart de l’édition 1984.
Surtout, l’équipe de pré-candidature assène un argument massue: en cas de victoire, les JO de Los Angeles en 2024 ne coûteraient pas un seul dollar aux contribuables. Leur financement serait entièrement privé, assuré par les droits de télévision, le marketing, la billetterie et la vente des produits dérivés. Mieux: le budget initial laisse envisager un excédent estimé à 161 millions de dollars. Pas encore candidate mais déjà bénéficiaire, la « Cité des Anges ». Très fort.
Premiers postes de dépenses: la construction du village des athlètes et la modernisation du Coliseum, le stade d’athlétisme des Jeux d’été en 1984. Mais, malins, les porteurs du projet ont tout prévu pour faire passer la pilule. La rénovation du Coliseum, dont le coût est estimé à 800 millions de dollars, serait assurée pour plus de la moitié (500 M$) par l’Université de Californie du Sud, dont l’équipe de football américain utilise l’enceinte pour ses rencontres du championnat NCAA. Le village des athlètes, prévu sur un terrain aujourd’hui propriété d’une compagnie de chemin de fer, il serait situé à proximité de « downtown » et financé exclusivement par des entreprises privées. Quant à la sécurité , un poste de plus en plus coûteux, elle serait payée par le gouvernement fédéral.
Sans surprise, le dispositif californien prévoit de disperser les sites sur les places fortes de la ville. Le beach volley serait disputé sur la plage de Santa Monica. Le basket et la gymnastique se partageraient le Staples Center, la salle des Los Angeles Lakers. Les parcours du marathon et du cyclisme sur route emprunteraient Hollywood Boulevard. Le VTT serait logé au Griffith Park. Classique mais séduisant. Attendu mais solide.
Dans leur pré-dossier de candidature, les Américains ne doutent de rien. « A Los Angeles, les projecteurs sont toujours tournés vers nous, écrivent-ils. Nous possédons l’expérience, les ressources et un environnement assez sûr pour partager avec le monde les plus grands événements sportifs. » A voir.