L’élite mondiale de la boxe fera bientôt étape à Doha. La capitale du Qatar reçoit les championnats du monde 2015, du 5 au 15 octobre, un rendez-vous majeur sur la route des Jeux, où seront distribués 23 quotas olympiques. En soi, rien de très surprenant, l’état du Golfe ayant pris le parti d’attirer au moins un événement planétaire pour chacune des disciplines majeures du paysage sportif. Mais la boxe et sa fédération internationale, l’AIBA, n’avaient encore jamais posé le décor d’un championnat du monde au Moyen-Orient. C.K Wu, le président de l’AIBA, et membre du CIO (notre photo), en a expliqué à FrancsJeux les raisons et les enjeux.
FrancsJeux: Pourquoi avoir choisi Doha et le Qatar pour organiser les championnats du monde 2015?
C.K Wu: Nous n’étions encore jamais allé au Moyen-Orient pour des championnats du monde. Il s’agit donc d’une première. Nous avions ouvert un processus de candidature. Le choix final a été fait l’an passé. Les Qataris ont fait une présentation fantastique de leur projet et de leur dispositif. Ils ont été choisis haut la main. La Fédération de boxe et le Comité national olympique du Qatar ont travaillé main dans la main, de façon très efficace, pour préparer cet événement. Je n’ai aucun doute qu’il sera couronné de succès.
A moins de 30 jours du début de la compétition, comment se présente cette organisation?
Tout est sur les rails. Je me suis rendu deux fois à Doha cette année. La commission de coordination de l’AIBA vient d’effectuer une nouvelle visite sur place, j’attends son rapport, mais je suis certain que tout sera prêt. Ces championnats du monde constituent un événement très important pour la boxe et pour l’AIBA. Ils sont les premiers dans cette région du monde, où notre sport bénéficie d’une grande popularité. Nous explorons de nouveaux territoires.
A moins d’une année des Jeux de Rio, que représente cet événement dans la perspective du prochain tournoi olympique?
Il est déterminant. Les Mondiaux 2015 à Doha vont distribuer des quotas olympiques. Pour la première fois, ils verront la participation de boxeurs de l’AIBA Pro Boxing (APB), notre nouvelle organisation professionnelle. Pour la première fois, également, les boxeurs ont dû se qualifier à ces championnats du monde via leurs championnats continentaux respectifs.
A l’heure où le CIO souhaite une plus grande souplesse dans le programme des Jeux, que peut espérer la boxe dans le nouveau paysage olympique?
Elle peut espérer une plus grande parité hommes/femmes. La boxe féminine a fait son entrée aux Jeux de Londres en 2012, avec 3 catégories de poids. Nous savons déjà que le nombre de participantes sera le même à Rio en 2016, avec un total de 36 boxeuses. Mais nous travaillons actuellement à une meilleure représentativité des femmes en 2020 à Tokyo. Nous militons pour le passage de 3 à 5 catégories de poids pour les femmes en 2020. C’est notre objectif.
Comment se présente la compétition de boxe aux Jeux de Rio?
Une épreuve pré-olympique est prévue pour le mois de décembre à Rio. Mais elle ne pourra pas se dérouler dans le site de compétition des Jeux, car il n’est pas terminé. Les travaux devraient être achevés à la fin de l’année. Je n’en suis pas très heureux, car j’aurais préféré que ce « test-event » se déroule dans les conditions réelles des Jeux, mais les circonstances ne le permettent pas. Une épreuve pré-olympique sert avant tout à tester la partie opérationnelle d’une organisation. Et je n’ai pas vraiment d’inquiétude sur la capacité des Brésiliens à terminer à temps les travaux du site de boxe.
Comment voyez-vous l’avenir de votre sport?
Je suis très optimiste. Je me trouve actuellement à Saint-Pétersbourg, pour les championnats du monde juniors AIBA. Le niveau y est extrêmement relevé, meilleur que jamais. Ces jeunes boxeurs possèdent une remarquable technique, ils bougent vite et pratiquent une boxe très rapide. L’avenir se présente bien.