Candidatures

A 20 h 24, Paris ouvre son compteur

— Publié le 25 septembre 2015

La France rêve-t-elle des Jeux de 2024? Pour le savoir, il faudra encore attendre. Au moins quelques semaines, sans doute plusieurs mois. Mais la question ne se pose plus concernant le mouvement sportif français et les autorités politiques. Les porteurs du projet olympique ont lancé leur opération de mobilisation nationale, vendredi 25 septembre, par une soirée au siège du CNOSF, à Paris, où se sont bousculés personnalités politiques et grands noms du sport français. Pas moins de 800 personnes, selon les organisateurs, dont 350 athlètes de haut niveau.

A 20 h 24 précises, Tony Parker et Teddy Riner, les deux têtes de pont de l’opération (notre photo), ont frappé dans une ambiance de liesse les trois coups d’une campagne de mobilisation nationale, « Je rêve des Jeux »,  censée gonfler les caisses du comité de candidature. Le basketteur et le judoka ont donné le départ, en direct dans les JT de TF1 et France 2, d’un financement participatif encore jamais expérimenté dans le sport français. Une première pour laquelle le CNOSF, instigateur du projet, se refuse à annoncer un objectif chiffré. Prudence…

Concrètement l’opération se décline en six actions:

– L’envoi de SMS. Classique mais efficace. En composant le 7 suivi de 2024, les « contributeurs » apporteront leur pierre, parlons plutôt de caillou, au financement de la campagne. Chaque SMS est facturé 0,65 euro. Abordable. Le numéro a été ouvert vendredi à 20 h 24 par les deux « T » les plus illustres du sport français, Parker et Riner. Il restera actif jusqu’au 31 décembre 2015.

– Le bracelet « Je rêve des Jeux ». Un peu plus cher, mais nettement plus visible. Un étroit ruban blanc constellé de pétales bleus, blancs et noirs, dont le design a été imaginé par le handballeur Luc Abalo. Vendredi soir, il a été distribué gracieusement aux convives. Le grand public, lui, devra débourser 2 euros pour s’en entourer le poignet. Le CNOSF en aurait fait fabriquer 1,5 millions d’unités. Avec l’espoir que ce bracelet devienne rapidement l’accessoire à porter pour être dans le ton.

– Le mur numérique des contributeurs. Plus mystérieux, mais a priori très tendance. Le principe: voir son nom et son prénom figurer sur un mur, mais seulement numérique, visible sur le site Internet du CNOSF. Prix: 20,24 euros. Un rien conceptuel, sans doute, mais furieusement connecté. En un mot, indispensable.

– La vente aux enchères. Nettement plus vieille France, au premier regard, mais en réalité encore très connecté. Le CNOSF se donne des airs d’Ebay de l’olympisme et propose, sur son site, de participer aux enchères d’objets ayant appartenu à des « sportifs donateurs », et/ou à des Unes de l’Equipe nommément dédicacées.

– Les 2024 contributeurs. Une opération dite « spéciale » à destination des 2024 premiers contributeurs faisant un don au CNOSF. En échange, une médaille, l’accès à une information privilégiée sur l’actualité de la candidature, des invitations pour des événements spéciaux… Et une ristourne fiscale. Question: combien de temps faudra-t-il à la candidature pour rassembler 2024 donateurs? Affaire à suivre.

– Le dîner de gala. Très américain. Il se déroulera le 8 décembre 2015 au pavillon Cambon Capucines, à Paris. L’occasion de « côtoyer » champions et personnalités. Et, en prime, de sortir quelques billets pendant une nouvelle vente aux enchères. Aux Etats-Unis, le succès serait acquis d’avance. En France, le pari s’avère plus audacieux.

Vendredi soir, au siège du CNOSF, personne n’aurait osé avouer ne pas rêver aux Jeux. A commencer par les politiques venus en escadron participer à la soirée. Manuels Valls, le Premier ministre, encadré de son service d’ordre, Anne Hidalgo, la maire de Paris, Jean-Paul Huchon, le président de la région Ile-de-France, Patrick Kanner et Thierry Braillard, respectivement ministre et secrétaire d’Etat aux Sports… Les Français partageront-ils le même rêve? Derrière la réponse se cache l’un des enjeux de la candidature.