Thomas Bach peut rouler des mécaniques: les Jeux olympiques n’ont sans doute jamais autant attisé les convoitises. Cinq villes postulent à l’organisation des JO d’été en 2024. Et un sport a lancé en grandes pompes, lundi 12 octobre à Monaco, sa campagne de candidature pour entrer dans le programme à la même date. La Confédération mondiale des sports de boule (CMSB) a profité du Sportel, organisé en Principauté, pour dévoiler son ambition olympique. Une opération débutée très tôt, alors que le CIO ne choisira pas avant l’an prochain les sports invités à rejoindre le programme en 2020 à Tokyo. Mais très soigneusement préparée.
Les dirigeants de la CMSB l’ont compris: une candidature aux Jeux se prépare longtemps à l’avance. Elle exige de la patience et des moyens. Surtout, elle a besoin de « faire le buzz ». Sur ce point, au moins, les sports boules ont réussi leur coup.
En apparence, rien de très nouveau. Une conférence de presse où étaient présents les dirigeants français et italien des fédérations des trois disciplines en course pour une entrée aux Jeux de 2024: la pétanque et le jeu provençal, la boule lyonnaise et la « raffa ».
Mais, dans les faits, l’opération se révèle très structurée. Elle a été lancée à Monaco, sur les terres du Prince Albert, membre du CIO et accessoirement président d’honneur de la Confédération mondiale des sports de boule. Elle a donné l’occasion de présenter un slogan, « Un même sport, plusieurs disciplines, une seule candidature », une campagne d’affichage (notre photo) et même un clip de promotion de l’ambition olympique. En prime, la révélation des personnalités qui soutiennent le projet, toutes très françaises: l’ancien patineur Philippe Candeloro, le boxeur Jean-Marc Mormeck, l’ex cycliste Richard Virenque, le secrétait d’Etat aux Sports Thierry Braillard, le journaliste et écrivain Patrick Poivre d’Arvor.
Un site internet a été ouvert, lundi 12 octobre (www.boules-sport.org). Une tournée mondiale se déroulera l’an prochain dans huit villes: Bangkok en février, Paris, Rome, Pékin, Monaco, Londres, Los Angeles et Tokyo.
Les arguments des sports boules tiennent en quelques chiffres. Selon le président de la CMSB, Claude Azéma, les disciplines recenseraient 200 millions de pratiquants réguliers sur les cinq continents, soit deux fois plus que le golf. Elles seraient très populaires en Asie. La CMSB compte 262 fédérations et une présence dans 165 pays.
La lettre de candidature de la CMSB a été envoyée à Thomas Bach, le président du CIO. Selon Claude Azéma, un organisateur d’événements et un diffuseur international seraient sur le point de s’engager dans l’aventure.
Le CIO sera amené à voter pour de nouveaux sports aux JO en septembre 2017. Le sport boules devra batailler face aux nombreux recalés des Jeux de 2020. Dans tous les cas, la ville-hôte des Jeux de 2024 pourra ensuite proposer ses nouveaux sports. Dans le cas d’une victoire de Paris ou de Rome, la CMSB aurait ses chances. A Los Angeles, Hambourg ou Budapest, on les imagine déjà très réduites.