L’actualité ne dort jamais à la FIFA. A un peu plus de quatre mois d’une élection qui installera, enfin, un nouveau dirigeant dans le bureau présidentiel, chaque journée apporte désormais son lot de nouvelles. Un feuilleton quotidien devenu tellement fourni qu’il en devient ardu à suivre sans risquer de perdre le fil. Un résumé s’impose des faits et gestes de ses principaux acteurs.
Issa Hayatou. Le président « par intérim » de la FIFA, désigné comme tel par les règlement après la suspension infligée à Sepp Blatter, est arrivé jeudi 15 octobre à Zurich. Il était temps. Le Camerounais n’a pas mis moins de huit jours pour faire le trajet entre Douala et Zurich. Mais, selon un communiqué publié par la FIFA peu de temps après son arrivée dans les murs, il serait déjà au boulot. Accueilli au siège de l’organisation par Markus Kattner, un autre intérimaire, secrétaire général d’emprunt après la mise à l’écart de Jérôme Valcke, Issa Hayatou a prononcé quelques mots devant le personnel de la FIFA, avant de s’enfermer dans son bureau. « Nous vivons une situation sans précédent, mais cela ne nous empêche pas de rester concentrés sur l’essentiel, à savoir les reformes engagées à la FIFA et l’enquête actuellement menée », a assuré le Camerounais. On respire.
Michel Platini. Lui aussi respire mieux. Le Français a reçu, jeudi en fin d’après-midi, le soutien « unanime » de l’UEFA et de ses 54 membres. Un soutien affirmé sans la moindre nuance par Gianni Infantino, le secrétaire général de l’UEFA. « Ce sur quoi tout le monde s’est rejoint, c’est que tout le monde soutient Michel Platini en tant que personne et pour tout ce qu’il fait comme président de l’UEFA, a expliqué Gianni Infantino à l’issue d’une longue journée de réunions. Nous soutenons le droit de Michel Platini à avoir un procès juste pour avoir l’opportunité de se dédouaner. Et nous appelons fermement tous les organes impliqués, la commission d’éthique de la FIFA, la chambre des recours de la FIFA et in fine le Tribunal arbitral du sport (TAS) à travailler très rapidement pour s’assurer qu’il y ait une décision finale sur le fond de ce dossier, au plus tard mi-novembre ».
Soutenu par les siens, Michel Platini peut encore croire en son étoile, mais les obstacles ne manquent pas. Dans l’hypothèse où la commission électorale de la FIFA valide sa candidature, il n’aura guère perdu que deux ou trois semaines de campagne. Pas dramatique. Mais un scénario inverse l’obligerait à faire appel devant le TAS en réclamant une procédure d’urgence. Il lui faudrait alors espérer une décision favorable du TAS, puis écraser la pédale d’accélérateur afin de rattraper le temps perdu. Jouable mais pas gagné d’avance.
Michael van Praag. Le Néerlandais n’apparaissait pas dans les épisodes précédents. Tout juste se souvient-on qu’il avait annoncé sans candidature à la dernière en date des élections présidentielles à la FIFA, l’an passé, avant de se rétracter sans grand panache et laisser le Prince Ali de Jordanie jouer seul les Don Quichotte face à la forteresse Sepp Batter. Mais son nom revient aujourd’hui dans le casting. Il pourrait, selon certaines sources, incarner pour l’UEFA une sorte de « plan B » dans l’hypothèse où Michel Platini soit définitivement écarté de la course. Lennart Johansson, l’ancien boss de l’UEFA, a avancé son nom en milieu de semaine dans la presse allemande. Une piste sérieuse, donc.
Sheikh Salman. Un nouveau lui aussi. Mais pas vraiment un inconnu. Patron du football asiatique, le Sheikh Salman ben Ibrahim al Khalifa, citoyen du royaume de Bahreïn, lorgne avec une insistance non feinte sur le siège de Sepp Blatter. Citant une source « proche », l’AFP annonce ce vendredi 16 octobre qu’il pourrait annoncer sa candidature dans les jours, voire les heures, à venir. Vice-président de la FIFA, Sheikh Salman avait soutenu Michel Platini, mais les ennuis du Français pourrait lui dégager la route. Passionnant, tout cela.