— Publié le 2 novembre 2015

Karim BOUZIDI

Francophones

Premier épisode : le Franco-Algérien Karim BOUZIDI, directeur exécutif de l’AIBA

FrancsJeux: Quel a été votre parcours jusqu’au poste de directeur exécutif de la Fédération internationale de boxe?

Karim Bouzidi: Mon parcours a toujours été guidé par l’amour de la boxe. J’ai mis un premier pas dans ce sport en m’occupant du petit frère d’un ami, en France, qui préparait les Jeux olympiques. Il n’a pas été retenu avec l’équipe de France pour les Jeux d’Athènes en 2004. Sa déception a été grande, mais il n’a pas renoncé et m’a demandé de l’aider. Il était franco-algérien, il a donc tenté sa chance pour l’Algérie. Et il décroché son billet pour les Jeux de Pékin en 2008. Par la suite, je me suis engagé dans l’aventure du Paris United, aux côtés de Brahim Asloum, en WSB (World Series of Boxing). J’en étais le manager. J’ai ensuite été sollicité pour rejoindre l’AIBA à Lausanne, pour m’occuper de l’organisation et du développement de la WSB.

Quel est aujourd’hui votre rôle dans le mouvement sportif international?

Je suis à la fois directeur exécutif de la WSB et directeur général de l’AIBA. Je consacre une grande partie de mon temps au développement de la boxe, notamment dans les pays où les moyens sont les plus réduits. L’AIBA compte aujourd’hui 196 fédérations membres, nous espérons dépasser bientôt la barre des 200. Ce développement est mené de pair pour les hommes et les femmes, avec une volonté de parité. Je discute également avec le CIO, pour faire évoluer notre sport et ses événements. Par ailleurs, je supervise et coordonne trois programmes de notre Fédération internationale: l’AIBA Open Boxing (APB), un format de compétitions disputées en 3 rounds de 3 minutes; la WSB, où la boxe passe d’une discipline individuelle à un sport collectif; et enfin l’AIBA Pro Boxing (APB), notre nouvelle ligue professionnelle.

Que représente pour vous la francophonie sportive?

La boxe ne parle ni français, ni anglais, ni une autre langue. Elle est multiculturelle et multilingue. Elle appartient à tout le monde, chacun peut et doit s’y exprimer avec sa propre langue. Mais la francophonie sportive me renvoie aux Jeux de la Francophonie. La boxe n’y est plus au programme, elle a été remplacée par la lutte. A l’AIBA, nous aimerions beaucoup retrouver une place dans cet événement.

Qu’attendez-vous des Jeux de Rio en 2016?

La boxe pratiquée dans les compétitions de l’AIBA est actuellement d’un niveau technique encore jamais atteint. C’est la meilleure boxe du monde, les Mondiaux de Doha le mois dernier en ont encore apporté la preuve. Aux Jeux de Rio, la démonstration sera faite qu’il n’existe aujourd’hui qu’une seule boxe, celle de l’AIBA. Nous allons y présenter des athlètes passés par nos différents programmes, dont l’APB, le versant professionnel. Aux Jeux de Rio, les combats seront mieux filmés et mis en scène que jamais, à l’image de ce que nous avons expérimenté à Doha, où notre dispositif comptait une vingtaine de caméras.