Les Chinois ont le sens du timing. Ce mardi 3 novembre, le tapis rouge a été déroulé à Pékin pour accueillir comme il se doit une délégation du CIO, la première à visiter la capitale depuis sa victoire dans la course aux Jeux d’hiver en 2022. La veille, les autorités du pays avaient donné leur feu vert à la construction d’une ligne de train à grande vitesse entre deux des futures sites olympiques, les plus distants du dispositif chinois pour les JO d’hiver en 2022. Un coup double rondement mené.
Le train, d’abord. Les Chinois avaient fait de ce projet pharaonique l’un des axes de leur dossier de candidature. A un bout de la ligne, Pékin et son parc olympique, où seront regroupées en 2022 les épreuves de glace. L’actuelle piscine, par exemple, sera transformée en patinoire. Pas très hivernal, au sens alpin du terme, mais efficace. A l’autre extrémité de la ligne, la ville de Zhangjiakou, située dans la province d’Hebei, au nord, où seront organisées certaines des compétitions des sports de neige.
Entre les deux, 174 km. Rien que cela. Mais les Chinois l’avaient promis: un train à grande vitesse permettra d’effectuer, à l’époque des Jeux de 2022, le trajet en une petite heure. Un argument qui, associé à la perspective de voir 300 millions de Chinois se mettre aux sports d’hiver, avait convaincu le CIO.
Depuis lundi 2 novembre, la ligne de chemin de fer entre les deux pôles du dispositif olympique n’est plus seulement un projet. Le gouvernement chinois en a validé la construction. Elle devrait prendre entre 4 et 5 ans. Son coût? 58,41 milliards de yuans, soit environ 8,3 milliards d’euros. On est loin de l’Agenda 2020 et de ses résolutions volontiers « low-cost ». Mais les Chinois l’ont répété sans répit durant leur campagne de candidature: la ligne de chemin de fer n’est pas directement liée aux Jeux d’hiver 2022, elle aurait été construite dans tous les cas, y compris celui d’une défaite dans la course aux JO.
Deuxième temps fort de la semaine: l’ouverture à Pékin, mardi 3 novembre, d’un séminaire d’orientation sur les Jeux d’hiver en 2022. Deux jours de présentations, échanges et discussions sur la préparation de l’événement olympique. Côté CIO, une délégation de 12 membres, menée par Christophe Dubi, le directeur général des Jeux. A ses côtés, un envoyé de l’IPC, le comité international paralympique, son directeur exécutif Xavier Gonzalez. Côté chinois, le ban et l’arrière-ban des autorités sportives et politiques: Liu Peng, le ministre des Sports, Wang Anshun, le maire de Pékin, Zhang Qingwei, le gouverneur de la province d’Hebei. Du lourd, donc. Au total, pas moins de 300 personnes. Un déséquilibre des forces très chinois mais parfaitement assumé.
De ces deux jours, il serait illusoire d’attendre du concret. A Pékin, représentants du CIO et dirigeants chinois vont s’offrir un large tour d’horizon de la préparation des Jeux, en insistant notamment sur la vision que la Chine a de ces JO d’hiver, leur impact sur la région, leur héritage sur la pratique des sports d’hiver. « Une excellente opportunité de démarrer du bon pied », analyse un envoyé du CIO. Selon la presse nationale, les prochaines semaines devraient rapidement confirmer la volonté des Chinois de se mettre rapidement en ordre de bataille. Le comité d’organisation devrait être mis en place dès le mois de décembre 2015.