La 8ème édition du Forum international de l’organisation Peace and Sport a pris fin vendredi 27 novembre à Monaco. Ouvert par une Marche pour la paix, mercredi 25 novembre, il s’est conclu deux jours plus tard par la diffusion d’un documentaire, « Into the sea », primé au dernier Sportel. Dans l’intervalle, une soirée des Trophées Peace and Sport, des débats souvent passionnés, beaucoup d’échanges et la présence d’un grand nombre de Champions pour la paix, dont Sergueï Bubka, Paula Radcliffe, Novak Djokovic, Christopher Froome ou encore Pernilla Wiberg et Alain Bernard.
Joël Bouzou, le fondateur et président de Peace and Sport (notre photo, avec Albert de Monaco pendant la Marche pour la paix), dresse pour FrancsJeux le bilan du Forum et les perspectives de son organisation.
FrancsJeux: Le 8ème Forum international de Peace and Sport restera-t-il comme un bon cru?
Joël Bouzou: Je le crois, oui. Il a été organisé par une équipe jeune, dynamique et pleine d’enthousiasme. J’ai connu tous les Forums, mais j’avoue avoir été impressionné par la densité et la qualité tout à la fois des débats et des intervenants. Il se passe aujourd’hui sur le terrain des choses assez incroyables. La soirée des Trophées en a été le reflet. Je craignais qu’elle s’étire un peu en longueur. A l’arrivée, nombreux ont été les invités à m’assurer qu’ils n’avaient pas trouvé le temps long grâce à la richesse et la diversités des projets et initiatives récompensés. Ce Forum a permis de montrer tout le travail positif réalisé sur le terrain, un peu partout dans le monde. Il existe, aujourd’hui, une grande famille de la paix par le sport.
La Marche pour la paix, en ouverture du Forum, s’est déroulée dans un contexte très particulier après les événements du 13 novembre à Paris…
Tout à fait. Elle a connu un très grand succès, avec plus d’un millier de marcheurs, dont un grand nombre d’athlètes. J’ai été frappé par la dignité et l’émotion des participants. Mais cette marche était programmée bien avant les attaques terroristes à Paris. Ce n’était pas une marche opportuniste.
Les athlètes, les leaders politiques, les dirigeants internationaux, sont-ils aujourd’hui plus à l’écoute de vos messages qu’au cours des dernières années?
C’est certain, oui. J’ai entendu, pendant le dernier Forum, des leaders du Moyen-Orient prendre des positions en faveur de la paix par le sport, car ils pensent que ce mouvement peut faire bouger les lignes. Les champions, également, s’impliquent de plus en plus. Ils sont nombreux à réaliser qu’ils peuvent jouer un rôle majeur auprès de la jeunesse, pour lui proposer une alternative à la rue et aux jeux vidéo. Nous allons encore pousser dans ce sens, en nous appuyant notamment sur le formidable potentiel que représentent les olympiens du monde entier et leurs associations.
Le Forum 2015 a été marqué par la signature de deux accords de partenariat, avec la Fondation de l’UEFA et la Fédération internationale sportive et scolaire. Est-ce la marque d’une nouvelle direction prise par Peace and Sport?
Ces deux partenariats ne sont évidemment pas anodins. Au moins 80 ONG aimeraient être associées à la Fondation de l’UEFA. Ses dirigeants ont accepté de travailler avec nous car ils sont conscients du rôle que nous pouvons jouer sur le terrain. Même chose pour la Fédération internationale sportive et scolaire. Ces deux partenariats vont nous permettre d’élargir notre terrain d’action et notre visibilité. Jusque-là, nous pensions que nous devions nous contenter, faute de moyens financiers, de mener des projets pilotes. Désormais, nous pouvons aller plus loin, augmenter notre force de frappe et notre notoriété.
Comment se présente l’année 2016 pour votre organisation?
Nous organiserons une nouvelle fois à Monaco notre Forum international, du 23 au 25 novembre 2016. Plusieurs pays veulent l’accueillir, mais nous repoussons les candidatures à l’édition 2017. Nous allons aussi consacrer beaucoup de temps et de travail à la Journée internationale de la Paix, le 6 avril, où nous voulons démultiplier notre opération Carton blanc. Nous avons également plusieurs projets d’actions diplomatiques, dont le premier sera dévoilé avant la fin du mois de janvier. Nous allons aussi encore renforcer notre relations avec le CIO. Enfin, je souhaite que l’année olympique soit l’occasion d’engager un maximum d’initiatives avec les olympiens, pour parler de paix par le sport en dehors de la seule sphère de Peace and Sport. J’ai senti pendant le Forum, malgré les récentes attaques terroristes, un réel élan d’optimisme. Le sport peut plus que jamais créer du dialogue et du lien social.