Candidatures

L’activisme anti Jeux, nouvelle discipline olympique

— Publié le 7 décembre 2015

Qui l’eut cru? Une nouvelle forme de lobbyisme olympique est en train de voir le jour. Son ambition: contrarier les projets de candidature, jusqu’à les faire vaciller. A Boston, son action a été couronnée de succès. A Toronto, puis surtout à Hambourg, les anti JO se sont encore montrés les plus forts. Inquiétant.

Selon l’agence Associated Press, l’activisme anti Jeux olympiques serait nettement plus organisé qu’on pourrait l’imaginer. Ses leaders seraient américains. Confortés par leur réussite à Boston, ils auraient prêté main-forte aux opposants au projet olympique de Toronto, l’été dernier, avant de se déployer vers l’Allemagne et donner un sérieux coup de main aux groupes de pression pour le Non au référendum décidé par Hambourg pour les Jeux de 2024.

Associated Press a interrogé l’un des leaders du mouvement, Christopher Dempsey, co-fondateur du groupe No Boston Olympics. Sa réponse laisse peu de place au doute quant à l’ambition de ces nouveaux activistes. « Notre motivation première et notre raison d’être étaient d’empêcher Boston de se lancer dans l’aventure des Jeux de 2024, dit-il. Mais si nous avons l’opportunité de partager notre expérience, qui a été très forte en Massachusetts, nous n’allons sûrement pas nous en priver. »

Les derniers épisodes du feuilleton des Jeux de 2024 ont démontré que ces opposants à l’ambition olympique n’étaient sûrement pas à prendre à la légère. Dave Wilson, un Canadien membre du groupe anti JO de Toronto, NoTO2024, a expliqué à AP avoir reçu une aide précieuse des activistes de Boston. « Nous avions seulement quelques semaines devant nous pour nous organiser, dit-il. Il a fallu faire vite. Mais les gens de Boston nous ont aidés à nous organiser et nous mettre en marche. »

Malgré des moyens financiers annoncés comme réduits, les opposants aux Jeux n’hésitent pas à se déplacer pour renforcer leur message et intensifier la résistance. Plusieurs activistes canadiens se seraient rendus à Boston, en août dernier, pour rencontrer leurs homologues américains. Une délégation de No Boston a fait le voyage vers Hambourg, avant le référendum du 29 novembre dernier, pour partager ses recettes et surtout ses informations avec les activistes allemands. Selon un étudiant de l’Université de Hambourg, cité par AP, les Américains auraient notamment insisté sur l’importance d’utiliser à fond les réseaux sociaux.

Quel sera leur prochaine cible? Budapest, Los Angeles, Paris ou Rome? Les quatre, mon capitaine. Janice Forsyth, une professeur canadienne engagée dans l’opposition au projet Toronto 2024, l’explique: « Le modèle est le même partout, dans toutes les villes candidates, car le processus de candidature se révèle assez similaire d’un pays à l’autre. » Dans un cas comme dans l’autre, l’opposition s’organise autour d’une double mission: informer le grand public et tenter d’influencer les décideurs politiques.