L’isolement du sport africain pourrait bientôt appartenir au passé. Et il devra, en partie, à l’organisation tous les ans d’une convention d’un genre unique sur le continent, où se pressent le banc et l’arrière banc des dirigeants, experts, consultants et décideurs sportifs. Son nom : la Convention internationale du sport en Afrique (CISA).
Sa 7ème édition a baissé son rideau, dimanche 5 mai, au King Fahd Palace de Dakar, capitale du Sénégal, au terme de trois longues journées de débats, réunions, conférence et expos. Citons, parmi les thèmes évoqués, le sponsoring en Afrique, le rôle des droits audiovisuels dans le financement du sport, l’avenir des Jeux Africains, et enfin la perspective d’une candidature africaine aux Jeux olympiques.
Diamil Faye, le président de la société organisatrice de l’évènement, Jappo, l’a dit et répété en conclusion de la Convention : la CISA constitue à ce jour « la seule plateforme mettant en réseau l’Afrique avec le reste du monde. » Elle assure au continent une passerelle vers le reste de la planète. Une passerelle particulièrement empruntée, cette année, à seulement quelques mois d’une Assemblée générale du CIO où se décideront à la fois la ville hôte des Jeux de 2020 et le nom du successeur de Jacques Rogge sur le fauteuil de président.
Preuve de l’intérêt accordé par le mouvement sportif à la CISA 2013, et plus largement au sport africain, la présence à Dakar, pendant les trois jours de la Convention, de représentants des trois villes candidates aux Jeux de 2020. Istanbul, Madrid et Tokyo avaient envoyé une délégation au Sénégal. Elles ont su se faire remarquer. Ali Kiremitçioğlu, le directeur d’Istanbul 2020, n’a pas laissé passer l’opportunité de promettre aux dirigeants africains de mettre leurs athlètes, en cas de victoire turque en septembre prochain, dans les « meilleures conditions de préparation et de séjour pour réaliser les plus grandes performances. »
Autre signe que Dakar était, pendant trois jours, l’endroit où être en ce début du mois de mai : la présence à la tribune, ou plus discrètement dans l’assistance, d’une poignée de membres du CIO. Andrés Botero Phillipsbourne, le ministre colombien des Sports, en a profité pour signer au nom de son pays un accord de coopération sportive avec le Sénégal (notre photo). Ser Miang Ng, vice-président du CIO (et candidat presque déclaré à la succession de Jacques Rogge), a pris la parole et donné son point de vue à l’un des thèmes les plus suivis de la Convention : « Organisation des grands évènements en Afrique : le football, un passage obligé vers les Jeux olympiques ? » Une façon comme une autre pour le dirigeant de Singapour, en somme, de faire campagne. Mustapha Larfaoui, ancien président de la FINA et membre honoraire du CIO, est reparti quant à lui de Dakar avec une distinction supplémentaire : sa place pour l’éternité au Panthéon de la gloire du sport africain.
La prochaine édition de CISA connaît déjà son décor. Elle se déroulera, en 2014, sur l’île de Sal, au Cap-Vert. L’Afrique pourrait bien s’y révéler encore moins isolée. Et de plus en plus convoitée.