Un verre à moitié plein ou à moitié vide? Un peu des deux, malheureusement. Comme annoncé, la décision du Tribunal arbitral du sport (TAS) est tombée ce vendredi matin, à 10 heures tapantes, dans « l’affaire » Michel Platini. Elle ouvre une porte, certes, pour le dirigeant français. Mais il n’est pas certain que le verdict des sages installés en Suisse se révèle une très bonne nouvelle pour le candidat français.
Le faits, d’abord. Après avoir entendu longuement Michel Platini mardi 8 décembre, le TAS a décidé de maintenir sa suspension de 90 jours décidée par la commission d’éthique de la FIFA. Le patron de l’UEFA reste suspendu de toute activité liée au football jusqu’au 5 janvier 2016, pour avoir reçu quelques années plus tôt un chèque de 1,8 millions d’euros. Une forme de stand-by, donc. Michel Platini ne peut toujours pas avancer ses pions et mener campagne dans la course à la présidence de la FIFA. Mais la porte de l’élection ne lui est pas encore fermée, la succession de Sepp Blatter devant se décider par vote le 26 février 2016.
Dans sa grande bonté, le TAS a également fait savoir qu’il n’autoriserait pas la commission d’éthique de la FIFA à prolonger la suspension de l’ancien numéro 10. Quatre-vingt-dix jours, pas un de plus. En clair, le TAS s’est prononcé sur la forme. Selon son communiqué, les juristes ont « déterminé que le maintien de la suspension provisoire en cours n’était pas susceptible de causer un dommage irréparable à Michel Platini pour le moment. »
Mais la suite de l’aventure ne se présente pas vraiment au mieux pour le clan Platini. Le TAS ayant rendu un avis somme toute assez mollasson, il reste à la justice interne de la FIFA à trancher. Elle doit entendre une nouvelle fois le Français, sur le fond , au cours de la journée du 18 décembre, un jour après avoir auditionné Sepp Blatter. Elle devrait rendre sa décision avant Noël.
Michel Platini n’est pas vraiment plus avancé. Son avenir de candidat, et sans doute aussi de dirigeant du football, tient toujours un fil. Le Français ne pourra pas présider ce samedi soir, à Paris, le tirage au sort de l’Euro 2016. Son image reste fortement marquée par les derniers événements internes à la FIFA. Il ne peut pas mener ouvertement campagne. Il est réduit au silence, contraint de compter les jours le séparant d’une élection qui pourrait bien se jouer sans lui. Difficile de faire pire.