Cérémonie des vœux, jeudi 7 janvier en début de soirée, au siège du Comité olympique français (CNOSF), dans le sud de Paris. A la tribune, Denis Masseglia, le président du CNOSF (notre photo). En face, dans l’amphithéâtre, le ban et l’arrière ban du sport français. Assis au premier rang, deux membres du CIO, Guy Drut et Tony Estanguet, encadrés par le ministre et le secrétaire d’Etat aux Sports, Patrick Kanner et Thierry Braillard.
Seul en scène, Denis Masseglia adresse un discours d’une bonne trentaine de minutes. Il y évoque, pêle-mêle, les Jeux de Rio, le sport santé, les dangers d’une « Uberisation » des pratiques sportives (??). Il insiste, sans surprise, sur les enjeux de la candidature de Paris aux Jeux de 2024, une « cause prioritaire sur tout », derrière laquelle « il faut s’effacer tout en la servant du mieux possible ».
Denis Masseglia revient aussi sur l’opération de mobilisation et de financement participatif, « Je rêve des Jeux », lancée en grandes pompes à la fin du mois de septembre dernier. Une initiative au résultat très mitigé. Le président du CNOSF en a expliqué à FrancsJeux les raisons et les perspectives. Interview.
FrancsJeux: « Je rêve de des Jeux » a recueilli depuis son lancement environ 630.000 euros de dons de la part du grand public. Dans votre discours, vous avez pourtant évoqué la somme d’un million d’euros. Quels sont exactement les résultats de l’opération?
Denis Masseglia: A la somme de 630.000 euros reçue des contributeurs individuels, il faut ajouter les dons des différentes fédérations sportives. Nous arrivons ainsi plus ou moins à la somme d’un million d’euros.
Est-ce une déception?
Il est difficile de parler de déception, car nous n’avions fixé aucun objectif chiffré en lançant « Je rêve des Jeux ». Une telle opération de financement participatif constitue une première pour le sport français. Nous avons eu le mérite de la tenter. Nous voulions impliquer les gens, faire adhérer le mouvement sportif. Je crois que nous avons réussi. Mais il s’est avéré que le relais des médias sociaux sur une telle opération prend plus de temps que nous le pensions. Il aurait fallu dépenser plus d’argent pour mieux sensibiliser le public, mais il était compliqué d’investir des sommes importantes dans une campagne visant justement à récolter des fonds.
« Je rêve des Jeux » comportait notamment un appel aux grands contributeurs, invités à participer au financement de la campagne pour Paris 2024 à hauteur de 2024 euros. Quel en a été le résultat?
Cette partie de l’opération a été rapidement arrêtée, car nous n’avons pas pu obtenir la déduction fiscale censée accompagner ces dons.
L’opération devait initialement prendre fin le 31 décembre 2015. Pourquoi l’avoir prolongée jusqu’à la mi-février 2016?
L’identité visuelle de la campagne de candidature doit être dévoilée au début du mois de février. Puis l’équipe de Paris 2024 doit déposer son dossier au CIO le 17 février à Lausanne. Pour ces raisons là, il nous a semblé assez évident de prolonger l’opération jusqu’à la mi-février.
Que deviendra alors l’effort de participation du mouvement sportif français dans le financement de la campagne de Paris 2024?
Chaque fédération sportive pourra ensuite participer à ce financement, mais de façon individuelle et surtout entièrement volontaire. Elle pourra choisir son propre mode de participation, en mettant à contribution les spectateurs, par exemple, ou les licenciés. L’important sera de montrer un élan du mouvement sportif derrière la candidature de Paris.
A ce jour, quelle a été la participation des fédérations?
Elles ont été nombreuses à s’engager. Le badminton et le karaté ont été les premières à participer financièrement par le biais d’un don. Les autres ont suivi: athlétisme, basket, tennis, judo, handball, golf… Le football a promis une participation, mais nous l’attendons encore.
Laquelle a été la plus généreuse?
Le tennis. La FFT a versé 102.024 euros. Le basket s’est engagé à hauteur de 90.000 euros. La Fédération de badminton a donné 50.000 euros.
Les résultats mitigés de cette campagne de financement participatif, et dans le même temps le non au référendum pour Hambourg 2024, révèlent-ils l’importance cruciale de savoir mobiliser la population?
Bien sûr. Le mouvement sportif aura un rôle primordial à jouer pour engager la population derrière le projet. Nous devrons expliquer, faire preuve de pédagogie, inciter à participer. Un Français sur 4 est aujourd’hui licencié dans un club sportif. A nous de les mobiliser derrière Paris 2024.