Les championnats du monde tennis de table ont débuté lundi 13 mai, au Palais Omnisports de Paris-Bercy. Le « Mondial Ping », pour les intimes. Seul championnat du monde d’une discipline olympique organisé en France en 2013, il devrait rester une affaire d’Asiatiques. Les Chinois y rafleront les titres. Les autres ramasseront les miettes, s’il en reste. L’équipe de France ne décrochera pas de médaille, sauf miracle. Et les miracles se font rares, dans le tennis de table.
Mais l’essentiel n’est sans doute pas là. L’enjeu d’un championnat du monde à domicile dépasse désormais les seuls résultats de la compétition. Il se mesure en retombées à long terme sur la pratique d’une discipline. Christian Palierne, le président de la Fédération française de tennis de table (FFTT), le dit et le répète : « Nous voulons profiter du Mondial 2013 pour nous rapprocher des pratiquants occasionnels. Ils seraient 5 millions, en France, à jouer au ping-pong en loisir, alors que nos effectifs se situent actuellement autour des 200 000 licenciés. »
Comment y parvenir ? Facile : en allant à leur rencontre. Pas seulement pour se présenter, dire bonjour, vanter les mérites de la discipline et glisser un bulletin d’adhésion. En amont de la compétition parisienne, la FFTT a sillonné la France pour y installer ses tables. L’opération s’est donné un nom à l’américaine : Le Mondial Ping Tour. Dans le détail, une « caravane » du tennis de table, partie le 30 mars dernier pour boucler son tour du pays le 18 mai. Dans l’intervalle, elle aura visité une petite trentaine de villes. A chaque fois, la discipline y est présentée sous une demi-douzaine d’univers : Baby Ping pour les 4-7 ans, Techni-Ping pour apprendre ou progresser, Fit Ping Tonic pour la remise n forme, Free Ping sur des tables aux formes originales, Handi-Ping, Compet’ping pour les adeptes de la compétition, Virtual Ping en partenariat avec Microsoft…
Autre initiative : Educ’Ping. Un programme éducatif et pédagogique, destiné aux écoles primaires, aux collèges et lycées, aux universités. Validé par le ministère de l’Education Nationale, il propose une pratique de la discipline dans les établissements, une aide à la formation des enseignements et une découverte de la culture du ping-pong.
Enfin, le programme « Culture Ping » s’est donné pour ambition d’amener le tennis de table là où on imaginerait peu le rencontrer, au cœur des villes, dans les cités, entre les immeubles… Des centaines de tables en béton ont été construites, des tournois de quartiers ont été organisés.
Tous les sports le savent : rien ne vaut une médaille olympique ou mondiale décrochée à domicile pour faire naître les vocations et gonfler d’un coup les effectifs d’une fédération. Le tennis de table français n’aura pas cette chance. Mais son Mondial Ping pourrait lui rapporter gros.