— Publié le 2 février 2016

Pour Thomas Bach, Los Angeles se met en quatre

Institutions Focus

Prudent et habile, Thomas Bach. Le président du CIO a passé la journée du lundi 1er février à Los Angeles, sous un ciel bleu azur mais par un temps frisquet. Il a distribué des sourires sans les compter. Il s’est beaucoup amusé, sur un terrain de football, dans une salle de gymnastique, et il ne l’a pas caché. Il a écouté, beaucoup, parlé, un peu. Il s’est dit impressionné par sa visite des installations proposées par l’équipe de Los Angeles 2024 dans son dossier de candidature.
Mais à l’heure de lâcher une confidence ou deux sur les chances des Américains dans la course aux Jeux, Thomas Bach s’est refermé comme une huître. « Nous avons devant nous une fascinante compétition, a-t-il lâché devant les médias. Mais il n’y aura ni médaille d’argent ni médaille de bronze. Seul l’or sera distribué. » Difficile de faire plus hermétique.
Après sa soirée du dimanche au Staples Center, devant un match des Lakers, Thomas Bach a traversé le lundi au pas de course. A 8 h tapantes, petit-déjeuner avec Eric Garcetti, le maire de Los Angeles, et Herb Wesson, le président du Conseil municipal. Rien n’a filtré de la conversation, sinon qu’il a été question pour les deux Californiens de répéter l’engagement de la ville dans le projet olympique.
Etape suivante, le campus d’USC, l’université récemment choisie par l’équipe de LA2024 comme site du village des médias. « Vous avez beaucoup de chance de posséder déjà autant d’équipements sportifs », a avoué Thomas Bach. Pour l’occasion, la candidature américaine avait demandé aux deux patrons de l’université, son président C. L. Max Nikias et son numéro 2 Todd Dickey, de diriger la visite, avec pour mission d’insister sur le projet de rénovation du campus.
Dans l’après-midi, nouvelle étape universitaire. A UCLA, cette fois. L’un des joyaux du plan olympique de Los Angeles. Le choix de l’équipe de candidature pour le village des athlètes. Encore une fois, il n’a manqué personne. Gene Block, le « chancelier » de l’universalité, et son second, Steve Olsen, ont rejoint la troupe pour un déjeuner dans l’immense salle de restaurant du campus. Surtout, Thomas Bach a partagé sa visite des lieux avec une impressionnante délégation d’olympiens: Janet Evans, Kobe Bryant, Nadia Comaneci, Bart Conner, Allyson Felix et Carl Lewis. Pas mal.
Anecdotique mais jamais déplaisant: Thomas Bach a reçu des mains du maire Eric Garcetti le cadeau d’une veste bleu de l’équipe olympique américaine, il a tapé dans la balle avec des joueurs de soccer de l’université et accompagné Nadia Comaneci sur les agrès de la salle de gymnastique (photo du bas). Les photographes ont apprécié.
En fin de journée, le président du CIO a visité le Getty Center Museum et dîné avec les directeurs de Los Angeles 2024 et une trentaine de dirigeants d’entreprise de la ville californienne, dont Bob Iger, le président du groupe Disney.
« Tout cela est très bien préparé », a glissé Thomas Bach. Avant de livrer un discours plus officiel: « Vous avez réalisé un excellent travail en essayant d’imaginer comment, en accord avec l’Agenda 2020, vous pouvez tisser un lien entre votre très bel héritage olympique et un futur olympique encore plus grandiose. »
A l’évidence, la visite de Thomas Bach a été un succès. Pas vraiment une surprise. Les Américains savent recevoir, ils ont mis les petits plats dans les grands et convoqué assez de grands noms des Jeux pour donner au président du CIO et son équipe (dont Christophe de Kepper, Marcus Hausen, Mark Adams et Marina Baramia) l’impression d’évoluer dans un environnement imprégné d’olympisme.
Mais le chemin est encore long. Anita DeFrantz, présente du premier au dernier moment, le sait. « C’était une première étape, a expliqué au Los Angeles Times l’ancienne rameuse, membre de la commission exécutive du CIO. Une opportunité, courte mais réelle, de montrer à Thomas Bach notre projet. Il va maintenant falloir que mes autres collègues membres du CIO comprennent à leur tour ce qu’est le Los Angeles du 21ème siècle. Mais pour cela, nous avons le temps. »
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