Vingt-cinquième épisode: la Canadienne Carla Qualtrough, ministre des Sports et des Personnes handicapées du Canada
FrancsJeux: Quel a été votre parcours dans le mouvement sportif ?
Carla Qualtrough: Ma carrière sportive a débuté comme nageuse. J’ai participé à deux éditions des Jeux paralympiques, à Séoul en 1988 puis à Barcelone en 1992. Par la suite, j’ai souhaité me mettre au service du sport, comme bénévole au conseil d’administration du comité paralympique canadien, une organisation dont je suis devenue présidente. En parallèle, j’ai accompagné les athlètes de la délégation du Canada à deux Jeux du Commonwealth et six Jeux paralympiques. J’ai également été vice-présidente du comité paralympique des Amériques. Enfin, ma profession d’avocate m’a amené à effectuer de nombreuses missions pour le comité international paralympique (IPC).
Quel est aujourd’hui votre rôle?
Je suis ministre des Sports et des Personnes handicapées du Canada, au sein du cabinet de Justin Trudeau. Ces deux dossiers réunissent les deux passions de ma vie. J’en suis d’autant plus fière qu’il n’était encore jamais arrivé qu’une même personne cumule les deux fonctions au gouvernement. La première fois, également, que le sport est l’objet d’un ministère à part entière au Canada.
Que représente à vos yeux la francophonie sportive?
Au Canada, nous vivons au quotidien le dualisme linguistique. Moi-même, je viens de Vancouver mais je suis francophone. La perspective francophone n’est pas seulement localisée au Québec. Je suis d’ailleurs très fière que nous ayons obtenu l’organisation des Jeux de la Francophonie en 2021. Ils vont se dérouler au Nouveau-Brunswick, mais leur portée sera plus large. Ils concerneront le Canada tout entier.
Qu’attendez-vous des Jeux de Rio 2016?
Nous avons eu plusieurs réunions sur Rio 2016 avec le CIO et l’IPC, il en est ressorti que ces Jeux allaient apporter une expérience extraordinaire aux athlètes. Ils en seront le point d’intérêt et de convergence. Le village, les sites, les transports, tout a été pensé à leur intention. Pour les spectateurs et les bénévoles, il n’est pas certain que l’expérience soit aussi aboutie.
Les valeurs et la pratique du sport peuvent-elles, selon vous, favoriser le « vivre ensemble »?
Le sport est un langage universel. Quelle que soit sa langue, on parle sport, on a quelque chose en commun. Ses bienfaits sont évidents et vont souvent très au-delà des idées reçues. Une étude révèle que le sport est, au Canada, le deuxième élément d’intégration dans une communauté, après la religion.