Candidatures

Pour 2026, Québec range ses rêves olympiques

— Publié le 6 mai 2016

Le feuilleton aura été de courte durée. Une sorte de mini-série, réduite à une poignée d’épisodes, tournés en quelques mois entre le Canada et la Suisse. Régis Labeaume, le maire de Québec, a renvoyé par le fond jeudi 5 mai les rêves olympiques de sa ville. Après avoir convié la presse à l’hôtel de ville, en début d’après-midi, il a selon ses propres mots « livré le fruit de sa réflexion » sur une candidature de Québec aux Jeux d’hiver de 2026. Et annoncé renoncer à poursuivre l’aventure. Clap de fin.

Régis Labeaume a lu face aux médias une lettre envoyée le matin même à Thomas Bach, le président du CIO. Un courrier qui se termine par cette phrase: « C’est à regret que je vous informe que nous n’irons pas plus loin dans notre analyse d’une candidature de notre ville pour les Jeux d’hiver 2026. » Jusque-là, rien de très inattendu. Le maire de Québec n’avait jamais fait mystère de ses doutes, même au retour d’une visite au CIO, à Lausanne, jugée par son entourage très encourageante. Mais, plus surprenant, Régis Labeaume a accompagné l’annonce du retrait de sa ville d’une attaque peu nuancée contre l’organisation olympique.

« Nous n’avions pas d’excellentes chances de gagner, a-t-il expliqué. On ne va pas là en loser, on ne va pas là pour bien paraître (…). Ce qui est en cause, ce n’est absolument pas le président Bach. Il pose exactement les gestes qui doivent être posés. Je vais faire une analogie : le pape François procède à des réformes assez radicales au Vatican, mais y’a des cardinaux qui suivent pas. » Régis Labeaume l’a suggéré sans mettre les formes: la présence au CIO de deux présidents suisses de fédérations internationales des sport d’hiver, Gian-Franco Kasper pour le ski alpin (FIS) et René Fasel pour le hockey-sur-glace (IHF), brouille les cartes. Elle ferait peser trop nettement la balance, selon le Québécois, en faveur d’une possible candidature suisse aux Jeux de 2026.

Ainsi, le maire de Québec aurait acquis la certitude, après son voyage à Lausanne, qu’il fallait prévoir un dispositif où le ski alpin serait organisé dans la région de Québec. « Mais comment voulez-vous que j’aille négocier la solution technique avec la Fédération internationale de ski, alors que son président appuie la Suisse? », interroge Régis Labeaume. Pas sûr que le propos du Canadien soit très apprécié de Gian-Franco Kasper et de ses collègues du CIO.

Le dossier Québec 2026 est refermé, mais le Canada n’a pas encore renoncé à se lancer dans la course aux Jeux d’hiver en 2026. Son comité olympique (COC) continue à travailler afin de trouver une ville canadienne apte à recevoir l’événement et motivée par l’aventure. Calgary, hôte des JO d’hiver en 1988, pourrait être celle-là. « Le Québec dit non, mais le processus suit son cours, a expliqué au Soleil le porte-parole du COC, Ricky Landry. Nous sommes encore dans la phase d’exploration. Nous avons demandé aux villes de nous signifier avant le 30 juin si elles souhaitaient poursuivre les discussions avec nous. On attend encore des nouvelles. »

Tout est à faire et rien n’est perdu. Mais la sortie médiatique de Régis Labeaume n’a sans doute pas servi les ambitions des possibles futures candidatures olympiques du Canada.