Après Brian Cookson, au tour de David Haggerty (notre photo) de manifester inquiétude et préoccupation quant à la préparation des Jeux de Rio 2016. Le président de l’UCI avait choisi la date de J – 71 pour exprimer sa colère devant la lenteur des travaux du vélodrome olympique de cyclisme sur piste. Son homologue de la Fédération internationale de tennis (ITF) l’a suivi de peu. Quatre jours, pas un de plus, pour accorder sa voix à celle du dirigeant britannique. Et, comme lui, tirer la sonnette d’alarme.
David Haggerty était présent à Paris, au cours du dernier week-end, pour assister en bonne place aux rencontres des Internationaux de France à Roland-Garros. Physiquement très loin de Rio de Janeiro, mais tout près dans la pensée du futur tournoi olympique.
L’Américain l’a admis dimanche 29 mai: « Il reste encore une terrible somme de travaux à effectuer et de détails à régler à Rio avant que le site de tennis soit prêt à l’usage. » A un peu plus de deux mois de l’ouverture des Jeux, la tâche semble immense. David Haggerty le sait, même s’il n’a encore jamais assisté aux Jeux olympiques dans la peau d’un président de fédération internationale, ayant remplacé l’Italien Francesco Ricci Bitti à l’automne dernier. Il le sait et il le dit. En soi, déjà une forme de surprise.
A l’image de Brian Cookson, David Haggerty n’appartient pas à cette catégorie de dirigeants internationaux prompts à saisir la moindre opportunité pour faire parler d’eux et secouer le cocotier. Le Britannique et l’Américain partagent un goût commun pour la mesure et la diplomatie. Leurs déclarations, entendues à moins d’une semaine d’intervalle, en disent long sur le niveau d’inquiétude du mouvement sportif à l’approche des Jeux.
Certes, le président de l’ITF se dit convaincu que « tout sera prêt » le jour J. Sans doute. Mais le chantier présente encore une allure préoccupante. Il reste à poser une nouvelle couche sur la surface des courts. La lumière n’est toujours installée sur le complexe de tennis. Les terrains extérieurs attendent leurs gradins. Et, accessoirement, il faut soigner le décor et l’environnement du site. David Haggerty explique: « Nous sommes également préoccupés par la situation des spectateurs. Les Brésiliens n’ont pas pu réaliser tout leur plan transport. Mais il va ben falloir que les fans de tennis puissent se rendre sur le site pour assister aux compétitions. »
Comme pour le vélodrome, rien n’a été simple à Rio de Janeiro pour la construction du centre de tennis. L’entreprise de travaux publics en charge du projet a été écartée, en début d’année 2016, les organisateurs brésiliens la jugeant beaucoup trop lente pour boucler l’affaire dans les temps. Une autre l’a remplacée. Elle s’avère plus performante, mais le retard reste important.
David Haggerty l’a confié à AP: « Nous avons mis la barre haut pour ce tournoi olympique, en particulier pour le confort et l’expérience des joueurs. Ils auront connu Roland-Garros, ils viendront de Wimbledon. Nous ne voulons pas qu’ils aient l’impression de redescendre. Pour cette raison, nous veillons à ce que tous les détails soient soignés. » Légitime mais sûrement un tantinet trop ambitieux dans le contexte de disette budgétaire des Jeux de Rio.
David Haggerty s’est rendu au début du mois de mai à Rio de Janeiro. Une visite qui ne l’a visiblement pas vraiment rassuré. Juan Margets, le secrétaire général de l’ITF, s’offrira très prochainement à son tour une visite des lieux. L’ITF n’entend pas relâcher la pression sur les Brésiliens. Elle pourrait décider de laisser l’un de ses experts en permanence à proximité du site de compétition, histoire de surveiller les travaux au quotidien. Le sprint final est lancé. Attention devant.