Combien seront-ils? Quelle taille aura la délégation russe, vendredi 5 août en milieu de soirée, au moment du défilé des nations à la cérémonie d’ouverture des Jeux de Rio 2016? A ce stade de l’histoire, le chiffre reste flou. Mais les unités diminuent heure après heure à la façon d’un sablier géant.
En fin de semaine passée, le comité olympique russe avait annoncé fièrement que son équipe olympique compterait 387 athlètes aux Jeux de Rio. Un nombre dépassé avant même sa publication officielle. Les Russes avaient inclus dans leur calcul les 67 membres de l’équipe d’athlétisme ayant déposé un recours devant le TAS. Mais leur recours a été rejeté.
Mardi 26 juillet, une poignée de fédérations internationales a suivi les consignes du CIO et trié parmi les qualifiés russes pour en séparer les intrus des athlètes éligibles. La FISA en avait déjà écarté trois. Elle a rallongé sa liste avec 19 nouveaux noms, dont deux barreurs. Résultat: l’équipe russe d’aviron se trouve désormais réduite à six rameurs, pas un de plus. Dans un communiqué, la FISA explique que la fédération russe d’aviron peut désormais, si elle le souhaite, composer un quatre de pointe masculin avec ses six derniers « survivants ». Précision: l’un d’eux s’avère être un poids léger.
La fédération internationale de canoë (ICF) a procédé avec la même volonté de tailler dans les mauvaises branches. Elle a écarté cinq athlètes russes, dont un champion olympique de course en ligne, Alexander Dyachenko, sacré en K2 200 à Londres en 2012. Les quatre autres exclus du jour se nomment Alexei Korovashkov — médaillé de bronze en C2 1000 m —, Andrei Kraitor, Elena Anyushina et Nataliya Podolskaya. « Un coup dur pour le mouvement olympique, a suggéré Simon Toulson, le secrétaire général de l’ICF. Nous sommes attristés par le fait que notre sport soit impliqué. L’ICF suivra sa politique de tolérance zéro et exclura tous les athlètes qui enfreindront les règlements… Si vous franchissez la ligne, vous n’atteindrez pas la ligne de départ. » Voilà qui est dit.
Au pentathlon moderne, l’UIPM a rayé deux noms, Maksim Kustov et Ilia Frolov. En natation, la FINA avait précédé le mouvement, la veille, en plaçant sept Russes sur la liste liste des nageurs jugés indésirables dans la piscine de Rio de Janeiro.
La Fédération internationale de voile (ISF) a mentionné que Pavel Sozykin, inscrit dans la classe 470, serait exclu pour avoir été cité dans le rapport McLaren. En volley-ball, Alexander Markin a confié à un média avoir été exclu en raison d’un test antidopage positif au meldonium réalisé plus tôt cette année.
Au dernier pointage, pas moins de 105 athlètes russes ont déjà été écartés de la délégation pour les Jeux de Rio. Dans le meilleur des cas, l’équipe olympique de Russie comptera 282 participants. Un maigre effectif. En avril dernier, la société italienne Infostrada, spécialisée dans les statistiques sportives, avait placé la Russie en troisième position de son tableau prévisionnel des médailles aux Jeux de Rio, derrière les Etats-Unis et la Chine. Elle lui prédisait 22 médailles d’or. Un résultat collectif qui semble déjà impossible à approcher.
La liste des athlètes russes, approuvés par les diverses fédérations internationales, doit encore recevoir l’aval des juges du Tribunal arbitral du sport. Ils peuvent encore en refuser certains.