Le timing peut surprendre. Le CIO l’a annoncé mercredi 27 juillet, à neuf jours du début des Jeux de Rio 2016, quelques heures après l’arrivée dans la ville brésilienne de son président, Thomas Bach: la future chaîne olympique sera officiellement lancée dimanche 21 août 2016. A l’issue de la cérémonie de clôture des Jeux d’été. A un moment, donc, où le rideau doit tomber sur la quinzaine olympique. Etrange.
Véritable serpent de mer du mouvement olympique, cette chaîne avait été ressortie du placard en décembre 2014, à l’occasion de la session du CIO organisée à Monaco. Une session dominée par le désormais célèbre Agenda 2020. La chaîne olympique y figurait en bonne place parmi les principales résolutions. Elle devait commencer à fonctionner au printemps dernier. Elle a été repoussée. Elle débutera son aventure numérique l’avant-dernier dimanche du mois d’août.
Un long communiqué du CIO en a précisé les détails et le contenu. Elle se présentera comme « une plateforme médias inédite où les fans pourront faire l’expérience du pouvoir du sport et du Mouvement olympique, et ce 365 jours par an ». Elle sera disponible partout dans le monde, au soir de la cérémonie de clôture, via une application mobile pour les dispositifs Android et iOS. La chaîne sera également accessible par Internet sur le site olympicchannel.com. En prime, elle pourra être consultée grâce aux nouveaux comptes créés sur Facebook, Instagram, Twitter et YouTube.
La concrétisation de ce vieux projet semble encore assez floue. Comment remplir jour après jour une grille de programmes entre deux éditions des Jeux? La suite répondra. Thomas Bach, à qui l’Histoire attribuera un jour la paternité de la plateforme, ne fait pas dans la nuance: « Le lancement de la chaîne olympique le 21 août marque le début d’un nouveau et passionnant voyage qui permettra au monde entier d’être en lien direct avec le Mouvement olympique, et ce 365 jours par an. Les fans pourront suivre le monde du sport, les athlètes ainsi que des récits sur les coulisses des Jeux Olympiques. La chaîne olympique nous inspirera tous et nous permettra d’aller à la rencontre de la prochaine génération d’athlètes et de passionnés de sport. »
Précision: la chaîne olympique se présentera comme une plateforme gratuite. Elle proposera des « contenus originaux », la retransmission en direct d’événements sportifs, des actualités et des temps forts, faisant ainsi la part belle aux sports olympiques et aux athlètes tout au long de l’année. Selon le communiqué du CIO, « les programmes originaux proposés par la chaîne olympique comprendront des contenus en petits et grands formats, centrés sur les athlètes de haut niveau, sur leur quête de succès et sur le sport à travers le monde. »
Nouveau coup bas pour la francophonie: elle sera dans un premier temps proposée en anglais. Le français, langue officielle du CIO, attendra. Maigre consolation: l’interface « conviviale et compatible avec les supports mobiles » proposera des sous-titres dans neuf langues.
La chaîne olympique comprend une option qui permet de s’inscrire pour bénéficier d’une expérience plus complète et davantage personnalisée. Les utilisateurs pourront grâce à cette option suivre leurs athlètes, équipes, sports et pays préférés et recevoir du contenu sur mesure.
Après le lancement mondial du produit numérique en août, la chaîne olympique entend intensifier ses partenariats avec d’autres parties prenantes olympiques, notamment les diffuseurs détenteurs de droits et les comités nationaux olympiques. Objectif: lancer des versions locales de la chaîne olympique. Elles seront censées « offrir des expériences spécifiques dans la langue des utilisateurs sur des plateformes numériques et proposeront des options pour des contenus sur la télévision linéaire. » Vivement demain.
