C’est fait. Au deuxième jour de sa 129ème session, le CIO a retrouvé mercredi 3 août une ambiance plus paisible. Il a laissé de côté la question russe, pomme de discorde du mouvement sportif international, pour se pencher sur son avenir. Un avenir à moyen terme: les Jeux d’été de Tokyo en 2020. Invités à se prononcer sur l’ajout de nouveaux sports, les membres de l’organisation olympique ont validé la proposition de leur commission exécutive, qui avait elle-même, quelques mois plus tôt, entériné la proposition des organisateurs japonais. Baseball/softball, escalade, karaté, skateboard et surf feront dans quatre ans leur entrée dans le programme des Jeux. Une décision prévue et annoncée. Tout sauf une surprise.
Le CIO n’en fait pas mystère: cette décision constitue « la plus grande évolution de son histoire ». Une « flexibilité » que les Jeux, et par extension les nombreux sports candidats, doivent à l’Agenda 2020 adopté par la session du CIO en décembre 2014.
Précision: l’ajout de ces sports à Tokyo 2020 n’aura pas d’impact sur les quotas d’athlètes ou d’épreuves dans les sports qui figurent déjà au programme olympique. Ces quotas restent inchangés. La crainte de voir l’arrivée de nouvelles disciplines faire peser une menace sur les sports plus traditionnels n’est donc pas fondée.
Autre précision: les cinq nouveaux entrants n’ont pas gagné un avenir olympique. Pas encore. Ils sont admis pour les Jeux de Tokyo 2020. Au-delà, rien n’est acquis. Le CIO l’a clairement expliqué dans son communiqué: les prochaines villes hôtes n’auront aucune obligation de les adopter.
Le CIO a tenu compte de plusieurs facteurs pour évaluer la proposition des Japonais, notamment les répercussions sur la parité entre les sexes, l’attrait de ces sports pour les jeunes et la valeur en termes d’héritage que leur admission apporterait aux Jeux de Tokyo.
Ces nouveaux sports ajouteront 18 épreuves au programme des Jeux de Tokyo 2020 et 474 athlètes participants, filles et garçons en nombre égal pour tous les sports. Seule exception: le baseball/softball, où il y aura le même nombre d’équipes masculines et féminines, mais un total de participants différent du fait que les équipes de softball comptent 15 joueuses contre 24 joueurs en baseball.
Côté pratique, il sera fait un très large usage d’installations existantes ou temporaires pour l’organisation des compétitions. Il est prévu, par exemple, d’organiser les épreuves de skateboard et d’escalade sportive dans des installations temporaires en milieu urbain afin, précise le communiqué du CIO, « d’aller à la rencontre de la jeunesse et de refléter la tendance actuelle à l’urbanisation du sport. » Il était temps.
Commentaire de Thomas Bach: « Nous voulons amener le sport aux jeunes. Avec les nombreuses options qui s’offrent à eux aujourd’hui, on ne peut plus s’attendre à ce que les jeunes viennent naturellement à nous. Nous devons aller à leur rencontre. La proposition équilibrée de Tokyo 2020 répond parfaitement à l’objectif visé par la recommandation de l’Agenda olympique 2020 qui l’autorise. Les cinq sports forment un ensemble innovant d’épreuves traditionnelles et émergentes, axées sur les jeunes, toutes populaires au Japon et qui renforceront l’héritage laissé par les Jeux de Tokyo. » L’avenir est en marche.