Michaëlle Jean, la Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), l’a exprimé sans nuance dans les colonnes du New York Times: la langue française a souvent été oubliée par les organisateurs des Jeux de Rio 2016. « A l’aviron, les commentateurs ne parlent pas français, a-t-elle expliqué dans le quotidien américain. Sur le site, la signalétique n’est nulle part en français. »
A l’évidence, le respect de la règle n°23 de la Charte olympique, relative aux deux langues officielles du mouvement olympique, français et anglais, n’a pas été une priorité des organisateurs brésiliens. Prévisible.
Le site Internet officiel des Jeux, www.rio2016.com, constitue une forme d’exception. Une exception toute relative. Il propose une version française. Elle est complète, actualisée en temps réel, avec les résultats du jour, le tableau des médailles, les moments forts de la journée. Mais les moyens mis à sa disposition par le comité d’organisation ne soutiennent pas la comparaison avec les versions en portugais et anglais.
Aux manettes, trois personnes, dont deux journalistes. La Française Marie Naudascher, installée depuis 8 ans au Brésil, où elle assure la correspondance pour des médias étrangers, dirige la manœuvre. Une tâche débutée très tard, au tout début du mois du mois de mai 2016. « Mais le dernier du trio nous a rejoints le 5 août, jour de la cérémonie d’ouverture », précise la jeune femme. Révélateur.
Les trois premiers mois, les deux journalistes se sont surtout attelées à mettre en ligne des sujets sur la société brésilienne, l’organisation, les volontaires et les espoirs de médailles des pays de l’espace francophone. Depuis le début des Jeux, elles suivent la compétition avec un regard francophone: les médailles françaises du jour, la Maison du Canada ou de l’Afrique, le Club France… En moyenne, une dizaine d’articles par jour.
Marie Naudascher explique: « Les Brésiliens souhaitaient que la version française du site se réduise à une traduction des sujets du site en anglais et portugais. Mais nous avons fait le choix de lui donner une vraie dimension francophone. »
La petite équipe de la version française partage avec l’imposante colonie des anglophones et lusophones un espace de travail commun au Centre principal des médias, situé à un jet de pierre du Parc olympique, à Barra da Tijuca.