Jour J pour le taekwondo, mercredi 17 août, aux Jeux de Rio. Le tournoi olympique a débuté dans la matinée. Une compétition que la Fédération internationale (WTF) annonce comme la « plus juste et transparente » depuis l’entrée de la discipline dans le programme des Jeux. Son président, Chungwon Choue, l’a expliqué à la veille des premiers combats: « Notre sport est très attaché à sa tradition, mais en même temps il évolue en permanence. Le taekwondo d’aujourd’hui n’est plus tout à fait le même que celui des Jeux de Londres en 2012. »
L’évolution se résume à un mot: technologie. Chungwon Choue le suggère dans un sourire étroit, très fier de son effet: « Les gens parlent désormais de « techwondo ». Aux Jeux de Londres, la WTF avait innové en introduisant pour la première fois dans un tournoi olympique les plastrons électroniques. A Rio 2016, elle a poussé le curseur d’un cran supplémentaire: les casques sont eux aussi bardés de senseurs. Dans le même temps, le nombre de senseurs est passé de 7 à 11. Résultat: tous les points sont contrôlés de façon électronique. Un progrès censé limiter le rôle des juges. Et assurer, pour reprendre l’expression du dirigeant sud-coréen, une compétition « juste et transparente. »
Autre nouveauté, l’utilisation des transmissions radiocommandées. Elle remplacent les connections en wi-fi utilisées aux Jeux de Londres. « Dans un environnement aussi connecté qu’un site olympiques, les risques d’interférence étaient réels, explique Chungwon Choue. Nous avons réduit ces risques, avec le même souci de transparence. Tous les athlètes ont vraiment les mêmes chances. »
Aux Jeux de Londres, le taekwondo avait distribué ses huit titres olympiques à huit nations différentes. A Rio, la compétition recense 63 pays. « Nous nous attendons à voir une vingtaine d’entre eux décrocher au moins une médaille, anticipe le président de la WTF. Sept pays participent pour la première fois aux Jeux. Notre discipline n’a jamais été aussi universelle. »
Figure emblématique du taekwondo: l’Américain Steven Lopez. Trente-sept ans, deux médailles d’or dans son armoire, cinq participations aux Jeux. Une gueule d’acteur, un discours à faire chavirer d’émotion les dirigeants de la WTF. « Beaucoup de choses ont changé, dit-il. Malgré mon ancienneté, j’ai toujours le sentiment d’apprendre quelque chose. Il est impossible de s’ennuyer. Cette évolution de mon sport explique en grande partie ma décision de continuer ma carrière. Je n’ai jamais eu l’impression de vivre deux fois la même chose. » Tradition et modernité.