Dimanche 21 août, le rideau tombera sur les Jeux de Rio 2016, mais le CIO n’éteindra pas encore les lumières. Depuis Madrid et Lausanne sera lancée officiellement, en grandes pompes semble-t-il, la chaîne olympique, au soir de la cérémonie de clôture. L’idée avait été suggérée en 1994 par Thomas Bach. Elle est restée longtemps dans les cartons. L’Agenda 2020, adopté par la Session du CIO en décembre 2014 à Monaco, l’a sortie de la naphtaline. Il était temps.
A quoi ressemblera cette chaîne olympique, censée devenir un outil majeur du développement de l’olympisme? Trois de ses maîtres d’oeuvre, le Grec Yiannis Exarchos, directeur général d’OBS, le Finlandais Timo Lumme, directeur des services télévision et marketing du CIO, et l’Américain Mark Parkman, manager général de la chaîne olympique, ont levé un coin du voile sur un produit annoncé « révolutionnaire. » En voici le détail.
Le concept. Yiannis Exarchos a prévenu: « Il ne s’agit pas réellement d’une chaîne de télévision, plutôt d’une plateforme digitale. Son objectif est de séduire les jeunes générations, les rapprocher du sport et de l’activité physique, partager avec eux les valeurs olympiques. » En clair, parler aux jeunes, avec l’ambition de les ramener dans le giron de l’olympisme. Pas simple mais crucial. A en croire les chiffres, le téléspectateur moyen des Jeux dépasse aujourd’hui la cinquantaine. Le vocabulaire s’annonce branché et tendance, la plateforme très interactive, son utilisation intuitive. Elle sera accessible en anglais, mais avec un choix de sous-titres dans 9 langues.
Le contenu. Riche et diversifié. Le CIO annonce des reportages sur les athlètes, des séries au ton « jeune et branché », des images d’archives (son service de documentation en possède 40 000 heures !), des événements en direct (le premier du lot, un tournoi européen de qualification olympique de hockey-sur-glace). Mark Parkman explique : « Au moment du lancement, dimanche 21 août, la chaîne pourra déjà proposer aux internautes 2 600 contenus différents », soit environ 600 heures de programme. Le CIO promet de parler de tout dans sa rubrique consacrée aux actualités du jour. A en croire Timo Lumme, l’arrestation aux Jeux de Rio de Patrick Hickey, membre de la commission exécutive du CIO, aurait été traitée par la chaîne olympique. La chaîne a conclu des accords avec 27 fédérations internationales. Pour 11 d’entre elles, il est prévu de diffuser sur la plateforme certains de leurs événements majeurs. Des discussions ont été entamées avec une cinquantaine de comités nationaux olympiques. « Nous souhaitons montrer des images et des sujets sur le mouvement olympique tout autour du monde », explique Mark Parkman. »
Les moyens. Colossaux. La chaîne olympique dispose d’une enveloppe de 490 millions d’euros pour ses sept premières années. Elle est déjà soutenue par deux partenaires dits « fondateurs », l’Américain Bridgestone et le Japonais Toyota. Elle peut s’appuyer sur une équipe de 91 personnes, entre Madrid, siège d’OBS, et Lausanne. Aux Jeux de Rio, une équipe de reporters a multiplié les tournages et les interviews, compilant 1.700 contenus. Elle possède un studio aux couleurs de la chaîné installé face à la mer. Des accords ont été conclus avec des boîtes de production audiovisuelle dans 17 pays pour la fourniture de contenus.
La publicité. Elle sera réservée aux marques partenaires du mouvement olympique via le programme de marketing TOP. « Elle pourra prendre différentes formes », explique Timo Lumme. Bannières, parrainages de contenus, spots publicitaires… Le CIO explore tous les terrains commerciaux. Pour la distribution, l’organisation olympique a conclu des accords avec Facebook, Twitter, Google et Snapchat. Il est également envisagé d’ouvrir localement la porte aux partenaires officiels des comités olympiques nationaux.