Le mouvement paralympique peut respirer et manifester son soulagement. Les Jeux de Rio 2016 ont débuté. Les compétitions peuvent maintenant commencer. Le pire est passé. Moins de trois semaines après la fin des Jeux olympiques, la flamme a été allumée mercredi soir dans le stade Maracana, pendant une cérémonie d’ouverture longue de près de 4 heures mais très réussie. Certes, les nuages ont inondé de pluie le défilé des délégations. Mais l’essentiel était ailleurs.
Thomas Bach, le président du CIO, retenu en Allemagne par les obsèques de l’ancien chef d’Etat Walter Scheel, a brillé par son absence. Le nouveau président brésilien Michel Temer, appelé à assurer l’intérim du pouvoir après la destitution de Dilma Rousseff, a été copieusement sifflé au cri de « Fora Temer ! » (« Dehors Temer ») par les spectateurs du stade, quand il est apparu sur l’écran géant. Le président du comité d’organisation, Carlos Nuzman, a subi le même sort peu enviable lorsqu’il a eu l’idée jugée très déplacée par le public de remercier l’implication du gouvernement dans la préparation de ces Jeux. Mais, encore une fois, l’essentiel était ailleurs.
Emmenés par le nageur syrien Ibrahim Al Hussein, l’un des deux athlètes de la première équipe de réfugiés paralympique, les 4.300 participants à ces 15èmes Jeux ont défilé dans le stade au son de la musique brésilienne. Au total, pas moins de 164 délégations, invitées à un tour de l’enceinte en portant chacune une pièce d’un immense puzzle formant un coeur. L’un des moments forts d’un spectacle imaginé par le designer Fred Gelli, l’écrivain Marcelo Rubens Paiva et l’artiste Vik Muniz. Un spectacle construit autour de ces quelques mots: « Le coeur ne connait pas de limites. Chaque corps a un coeur ».
Absente des Jeux après son exclusion par l’IPC, la Russie a fait acte de présence pendant le défilé des délégations. Une présence discrète mais remarquée: un athlète biélorusse placée en queue de cortège avait choisi de s’envelopper d’un drapeau aux couleurs de la Russie.
