A quoi ressembleront les Jeux de Tokyo 2020? A moins de quatre ans de l’ouverture, il est acquis qu’ils battront des records en termes de marketing et de partenariat. Il est quasi-certain que leur organisation approchera de près la perfection. Et il semble très probable que le public sera au rendez-vous. Mais un immense point d’interrogation enveloppe encore la carte des sites de compétition. Une incertitude qui ne devrait pas être levée avant plusieurs mois.
Jeudi 29 septembre 2016, un groupe de travail formé par la nouvelle gouverneure de Tokyo, Yuriko Koike, rendra ses premières conclusions après une longue et patiente enquête sur le dispositif olympique et paralympique. Selon plusieurs sources proches du dossier, citées par la presse japonaise, ses experts proposeront aux autorités politiques de revoir au moins trois des sites de compétition. Avec, dans tous les cas, l’objectif clairement affiché de réduire les coûts.
L’information est tout sauf anecdotique. Les trois sites en question concernent quatre sports majeurs du programme olympique: la natation, l’aviron et le canoë-kayak course en ligne, et enfin le volley-ball. Quatre disciplines pour lesquelles le comité d’organisation avait initialement prévu la construction de nouvelles installations. Mais le vent a tourné au Japon. L’heure est désormais aux économies. Une tendance encore renforcée par l’arrivée aux commandes de la gouverneure Yuriko Koike, dont chacun des discours relatifs aux Jeux de 2020 compte un long paragraphe sur la nécessité de serrer tous les budgets.
Concernant la natation, le groupe de travail proposera jeudi 29 septembre que la nouvelle piscine voit le nombre de ses places réduit à la baisse. Il suggérera également de la construire à proximité immédiate du Tokyo Tatsumi International Swimming Center.
Dans le cas de l’aviron et du canoë-kayak course en ligne, la position des experts de la « task force » s’annonce encore plus radicale. Ils devraient en effet proposer de relocaliser le bassin des Jeux de 2020, pour le construire désormais très loin de Tokyo. Selon eux, les études sur le site initial de compétition n’ont pas pleinement mesurer l’impact des vents et des marées. Ils proposent donc d’oublier ce projet pour prévoir désormais de faire disputer les épreuves d’aviron et canoë-kayak dans la ville de Tome, située dans la préfecture de Miyagi. Distance depuis le village des Jeux: 400 km.
Le site de volley-ball, enfin, pourrait ne pas être construit du tout. Les tournois, masculin et féminin, seraient alors disputés dans des installations déjà existantes. Dans le cas contraire, la salle de volley-ball serait revue à la baisse. Elle serait seulement destinée au sport et ne pourrait pas, comme initialement prévu, recevoir également des concerts et des manifestations culturelles.
A ce stade de l’histoire, rien n’est encore décidé. Il restera aux CIO et aux fédérations internationales concernées à valider le nouveau plan des sites. Mais la réunion de ce jeudi 29 septembre pourrait amorcer un nouveau virage pour des Jeux dont la configuration finale s’éloigne toujours un peu plus du projet de candidature. En compétition avec Istanbul et Madrid pour l’accueil des Jeux de 2020, Tokyo avait proposé aux membres du CIO un dispositif olympique et paralympique où la grande majorité des sites était située dans un rayon de 8 km autour du village des athlètes. Séduisant, certes, mais aujourd’hui renvoyé dans les oubliettes de l’histoire.
Oublié, également, le budget initial des Jeux de 2020. Les Japonais avaient estimé, pendant leur campagne, que la construction des nouvelles infrastructures sportives coûterait 153 milliards de yens, soit environ 1,5 milliards de dollars. Mais la facture a rapidement été multipliée par trois. Depuis, l’obsession des organisateurs est de réduire les coûts. Ils sont déjà parvenus à rogner un peu plus de 200 milliards de yens. Visiblement, ils en veulent encore plus.