Il s’était montré discret depuis son élection, en février dernier, à la tête de la FIFA. Une discrétion de façade. Une position résolument stratégique, imposée par le contexte et les circonstances. Gianni Infantino est, enfin, sorti de sa réserve. Il a présenté, jeudi 13 octobre 2016 à Zurich, au siège de la Fédération internationale, sa feuille de route pour les 10 prochaines années. Une présentation en petit comité, réservée au Conseil de la FIFA, nouvelle appellation de l’ex Comité exécutif, désormais élargi à 37 membres. Son contenu a ensuite été transmis aux médias.
L’intitulé du document donne le ton: « FIFA 2.0 : la vision pour le futur. » Gianni Infantino y détaille les orientations de son plan, un vaste train de réformes censé « étendre efficacement le jeu, améliorer l’expérience footballistique des fans et des joueurs et construire une institution plus solide ». Ambitieux programme. Dix ans travail. Une façon pour lui de signifier qu’il entend bien rester un long bail à la tête de football mondial.
Comment? En puisant sans retenue dans le trésor de guerre de l’institution. Le dirigeant suisse promet, par exemple, de distribuer 4 milliards de dollars aux 211 fédérations nationales membres de la FIFA. Objectif: le « développement du football sur la prochaine décennie. » Il compte ainsi verser 100 millions de dollars par an pour « professionnaliser l’administration du football » et 315 millions de dollars pour « encourager le développement du football féminin. »
Dans ce dernier secteur, les femmes, Gianni Infantino voit grand. Il ambitionne un doublement des effectifs, pour atteindre le nombre de 60 millions de pratiquantes à l’horizon 2026. Pour cela, il vient notamment de créer un poste de directrice du football féminin à la FIFA, dont la première titulaire sera la Néo-Zélandaise Sarai Bareman.
Pour le reste, le Suisse ratisse large. Il annonce une révolution dans le mode de contrôle de la billetterie du Mondial, désormais placé sous la tutelle de la FIFA. Il suggère la création d’une « cellule de management centralisé », destinée à garantir un contrôle de l’argent de la FIFA versé aux comités d’organisation locaux de la Coupe du Monde. Surtout, il envisage de « réexaminer le processus actuel d’attribution des Coupes du monde. » Selon son plan, les candidats à l’attribution qui ne respectent pas les critères techniques requis seront exclus par l’administration de la FIFA. »
Quant à son projet d’un élargissement de la Coupe du Monde à 48 équipes, au lieu des 32 dans la formule actuelle, Gianni Infantino en parle toujours avec un regard plein d’appétit. Mais, prudent, il donne rendez-vous en janvier prochain pour l’annonce de la décision.