L’exemple parfois douloureux des derniers JO d’été à Rio de Janeiro a encore renforcé la tendance : dans la course aux Jeux, la question des transports peut se révéler décisive. Les trois derniers dossiers encore en lice pour 2024 l’ont compris. Budapest, Los Angeles et Paris en ont fait un axe majeur de leur stratégie de communication.
A ce stade, difficile de trancher entre les atouts des uns et les faiblesses des autres. Il reviendra aux experts de la commission d’évaluation du CIO de vérifier par eux-mêmes, lors de leur visite au printemps prochain, la réalité des données annoncées dans les dossiers de candidature. Mais il semble que la capitale française ait pris aujourd’hui une longueur d’avance.
A la mi-octobre, une étude menée par le très sérieux « Institute for Transportation and Development Policy » (ITDP), une organisation indépendante et à but non-lucratif, a planché sur la qualité des transports publics dans vingt-six des plus importantes villes dans le monde. L’enquête a notamment calculé la part de leurs habitants résidant à moins d’un kilomètre d’une station de transport ferré (métro, tramway, RER).
Résultat: une victoire pour Paris. L’étude de l’ITDP assure que 100% des Parisiens ont actuellement moins d’un kilomètre à parcourir avant de monter dans un wagon de métro, tramway ou RER, grâce à un réseau de métro parmi les plus denses au monde. En revanche, les statistiques s’avèrent moins brillantes à l’échelle régionale, avec seulement 50% de Franciliens résidant à moins d’un kilomètre d’une gare. A ce jeu, les banlieues de Barcelone (76%), Madrid (76%) et Rotterdam (55%) bénéficient d’un meilleur accès aux transports en commun.
La région Ile-de-France pourrait combler une partie de son retard dans les huit années à venir. En 2024, l’extension de la ligne 14 du métro permettra de relier l’aéroport d’Orly, au sud de la capitale, et le quartier de Saint-Denis Pleyel, tout proche des sites du Stade de France, du futur parc aquatique et du village des athlètes. Une réunion entre les élus locaux et la RATP, en fin de semaine passée, a confirmé le bon avancement du projet.
Sans grande surprise, les métropoles américaines peinent à rivaliser avec les villes européennes. Los Angeles, autre candidate aux Jeux de 2024, affiche des résultats plus modestes: 24% de ses habitants habitent à moins d’un kilomètre d’une station de transport public, un chiffre qui tombe à 11% en élargissant l’enquête à l’ensemble de la région.
Dans la perspective des Jeux de 2024, Paris entend également muscler son « plan vélo ». Il serait grand temps. Au dernier pointage, les déplacements à vélo ne représentent que 5% du trafic global dans la capitale. Dérisoire. Objectif fixé par Anne Hidalgo, la maire de Paris: passer à 15% à l’horizon 2020. Pour y parvenir, un investissement de 150 millions d’euros va être consacré à l’aménagement de 700 km de voies cyclables.
Lundi 24 octobre, la Ville de Paris a annoncé dans un communiqué avoir décidé de rallier l’initiative lancée aux Etats-Unis par « l’Aspen Institute » et Michael Bloomberg, l’ancien maire de New York, pour l’adaptation des villes aux véhicules autonomes. Une « navette autonome » sera ainsi très prochainement expérimentée par la RATP, entre les gares de Lyon et d’Austerlitz. Dans cette aventure, présentée comme une « rupture technologique et sociétale dans la mobilité urbaine », Paris est associée à Buenos Aires, Nashville, Austin et… Los Angeles.