Le cauchemar n’est pas terminé pour Patrick Hickey. Mercredi 16 novembre, le dirigeant irlandais, ex président des comités olympiques européens (EOC) et membre de la commission exécutive du CIO, apprenait que la justice brésilienne avait autorisé son retour en Irlande. Une décision motivée par des raisons médicales. Selon un communiqué des autorités judiciaires, la juge Juliana Leal de Melo, en charge de l’instruction, avait accepté de rendre son passeport à Patrick Hickey, 71 ans, retenu au Brésil depuis le 17 août dernier dans le cadre d’une enquête sur un trafic de billets olympiques.
Une bonne nouvelle. A célébrer autour d’une bière. Incarcéré pendant plus de dix jours dans une prison de Rio de Janeiro, Patrick Hickey était placé depuis la fin du mois d’août en résidence surveillée dans un appartement d’un immeuble de standing d’un quartier chic de la ville. Seule condition posée par la juge brésilienne pour lui rendre son passeport: le paiement d’une caution fixée à 1,5 millions de réals, soit environ 410.000 euros.
Seul ennui: le comité olympique irlandais (OCI) ne veut pas payer. L’organisation nationale l’a annoncé jeudi 17 novembre. « Nous ne paierons pas la caution de Monsieur Patrick Hickey », a confirmé l’OCI dans un communiqué, expliquant pour justifier son refus que le départ de son ex président du Brésil pour raisons médicales était « une affaire privée ». Pas question, donc, de casser sa tirelire et verser à la justice brésilienne le montant de la caution.
Pour Patrick Hickey, le coup est rude. Mais il ne devrait pas l’empêcher de boucler ses valises et s’offrir un aller simple Rio-Dublin. On imagine mal le dirigeant irlandais ne pas pouvoir trouver 410.000 euros pour se libérer, au moins temporairement, des griffes de la justice de l’état de Rio de Janeiro.
Mais la suite du feuilleton pourrait menacer son compte en banque. Selon la presse irlandaise, les dépenses d’avocats engagées pour défendre Patrick Hickey depuis son arrestation ont été payées par le comité national olympique. L’OCI aurait réservé à cet effet un fonds spécial de 500.000 euros. Mais l’organisation l’a précisé jeudi 17 novembre: les frais judiciaires de Patrick Hickey seront seulement payés dans l’hypothèse où il soit finalement déclaré innocent des charges retenues contre lui. Dans le cas contraire, il lui faudrait rembourser à l’OCI les sommes engagées pour sa défense.