Les trains arrivent à l’heure dans le mouvement sportif. Trois fédérations internationales des sports olympiques d’été – canoë, escrime et pentathlon moderne – tenaient leur assemblée générale élective, en fin de semaine passée, entre Bakou, Moscou et Francfort. Pour les trois, un même scénario: le président sortant briguait un nouveau mandat, sans faire face à la moindre opposition. Les trois dirigeants ont été réélus. Logique et prévisible.
Alisher Usmanov (photo ci-dessus), le milliardaire russe arrivé comme un messie à la tête de la Fédération internationale d’escrime (FIE) en 2008, après les Jeux de Pékin, n’avait pas grand-chose à craindre de l’assemblée générale élective organisée à Moscou, sur ses terres. Face à lui, un boulevard. Sans le moindre concurrent en vue, le scrutin a été une formalité. Dans son communiqué, publié au soir du vote, la FIE n’a même pas jugé utile d’en donner le résultat chiffré. Alisher Usmanov en reprend pour 4 ans. Un troisième mandat qui pourrait le voir pousser plus régulièrement que par le passé la porte du siège de la FIE, à Lausanne, le Russe ayant décidé au cours de l’automne de s’installer à demeure en Suisse.
Pour l’escrime mondiale, la présence d’Alisher Usmanov à la tête de la FIE sonne comme une bénédiction. Selon plusieurs sources, le milliardaire aurait versé au cours des dernières années près de 35 millions d’euros de sa poche dans les caisses de l’organisation internationale.
Au cours de l’assemblée générale élective de Moscou, la FIE a également attribué l’organisation des championnats du monde seniors d’escrime en 2019 à Budapest, en Hongrie, ville candidate aux Jeux de 2024. Elle a accepté une nouvelle fédération nationale, Haïti. Enfin, ses dirigeants ont procédé à l’élection des membres de la commission exécutive, l’organe de décision où fait son entrée la présidente de la Fédération française, Isabelle Lamour.
Jose Perurena (ci-dessus), le dirigeant espagnol, a débarqué à Bakou, ville-hôte de la 36ème assemblée générale de la Fédération internationale de canoë (ICF), avec une même confiance dans l’avenir immédiat. Il était seul en course. La plus confortable des situations, surtout dans un sport et une organisation très préservés des affaires, des mauvaises rumeurs et des odeurs de dopage. L’Espagnol a été élu sans l’ombre d’un doute pour un troisième mandat consécutif à la présidence de l’ICF, une fédération que le Congrès extraordinaire a doté en milieu de semaine d’une nouvelle gouvernance (les présidents des confédérations continentales siègent désormais au comité exécutif).
Autour de Jose Perurena, trois vice-présidents: l’Argentine Cécilia Farias, le Français Tony Estanguet, l’Allemand Thomas Konietzko. A l’image de l’Espagnol, Tony Estanguet rempile pour 4 ans à l’ICF. Enfin, l’organisation se dirige d’un bon pas vers une forme de parité: hommes et femmes étaient représentés en égale proportion parmi les candidats aux trois postes de vice-président.
Klaus Schormann (ci-dessus) règne lui aussi sans partage sur sa fédération internationale, l’UIPM. L’Allemand a été élu à Francfort, sur ses terres, pour un nouveau mandat, le 7ème, à la présidence du pentathlon moderne. Les délégués présents au 68ème Congrès de l’organisation devaient initialement procéder à un vote formel, afin de prolonger le bail du docteur allemand, intronisé pour la première fois en 1993. Mais devant l’absence totale de suspense, Klaus Schormann étant le seul candidat, ils ont modifié l’ordre du jour et décidé de procéder à l’ancienne. A 70 ans, Klaus Schormann a été réélu par acclamation, les représentants des 80 pays présents à Francfort lui réservant une standing ovation.
Pour le reste, l’UIPM a élargi sa gouvernance. Deux nouveaux dirigeants, le Kazakh Imashev Berik et le Mexicain Juan Manzo Oranegui, rejoignant le trio des trois vice-présidents réélus: Juan Antonio Samaranch (Espagne), Joël Bouzou (France), et Viacheslav Aminov (Russie). Enfin, l’organisation internationale s’est donnée une touche nettement plus féminine en intégrant à son Conseil deux olympiennes, l’Égyptienne Aya Medany (présidente de la commission des athlètes), et l’Australienne Kitty Chiller (chef de mission aux Jeux de Rio 2016). Elles rejoignent la Chinoise Shiny Fang, secrétaire générale de l’UIPM, au sein de l’organe de décision du pentathlon moderne mondial.