Une victoire du sport et des sportifs? Espérons-le. Japonais et experts internationaux se sont mis d’accord, ce mardi 29 novembre à Tokyo, pour effectuer d’un coup plusieurs pas en arrière dans l’interminable feuilleton du dispositif des Jeux de 2020. Comme annoncé en fin de semaine passée, ils ont envoyé aux orties les projets de délocalisation des sites de compétition. Ils ont pris la résolution, désormais quasi officielle, de revenir aux promesses du dossier de candidature de Tokyo pour les jeux olympiques et paralympiques en 2020. Avec une condition, posée comme un ultimatum par l’Australien John Coates, le président de la commission de coordination du CIO: rester dans un budget égal ou inférieur à 20 milliards de dollars.
A Lausanne, les fédérations internationales d’aviron, natation et canoë-kayak, peuvent respirer: elles ont évité le pire. Yuriko Koike, la gouverneure de Tokyo (photo ci-dessus), l’a annoncé elle-même: le futur plan d’eau olympique, destiné à recevoir en 2020 les régates d’aviron et de canoë-kayak course en ligne, sera bien construit à Sea Forrest, dans la baie de Tokyo, comme proposé dans le dossier de candidature. La gouverneure a tranché, mais en reconnaissant que l’option d’une délocalisation à plus de 400 km, dans la province de Miyagi, aurait eu le mérite de redonner souffle et vitalité à une zone fortement touchée par le tremblement de terre du printemps 2011.
Yuriko Koike a également suggéré que le choix du bassin de Naganuma se serait inscrit dans les nouvelles résolutions du CIO, déterminé à inciter les organisateurs des Jeux à recycler plutôt les sites déjà existants. Mais les Japonais construiront bien un nouveau complexe à Sea Forrest. Un projet dont la présence à leurs côtés des experts techniques de la FISA devrait contribuer à réduire nettement les coûts. Le plan d’eau de Naganuma pourrait seulement servir, selon la gouverneure de Tokyo, comme terrain d’entraînement aux rameurs avant le début des Jeux.
Même soulagement à la FINA. La réunion de deux jours du groupe de travail quadripartite, composé du CIO, du gouvernement central, de celui de Tokyo et du comité d’organisation, a conclu à la nécessité de construire un complexe aquatique. Seule nuance: sa capacité d’accueil, initialement fixée à 20.000 spectateurs, devrait être réduite d’un quart. « Seulement » 15.000 places pour la natation, donc, mais un site flambant neuf bâti non loin du village des athlètes.
En revanche, la FIVB devra attendre encore quelques semaines avant de refermer le dossier Tokyo 2020. Le groupe de travail formé à l’initiative de Thomas Bach n’a pas tranché la question du site de volley-ball. Les deux options entendues au cours des dernières semaines restent d’actualité: une nouvelle salle à construire à Ariake, dans Tokyo, où une remise à niveau du gymnase de Yokohama, moins moderne mais aussi moins coûteux. Les Japonais ont assuré vouloir prendre une décision avant les fêtes de Noël, après une étude poussée des deux options. Le délai est court. Selon Christophe Dubi, le directeur des Jeux olympiques au CIO, cité par Insidethegames, il faudra « beaucoup de travail et de bonne volonté à toutes les parties prenantes » pour le respecter.
L’affaire est close, donc. Les Japonais ont reculé, sous la pression du CIO et des fédérations internationales, déterminés à faire respecter les promesses de la candidature et les conditions de compétition des athlètes. Mais le CIO ne veut pas relâcher sa surveillance. John Coates, le président de la commission de coordination des Jeux de Tokyo 2020, l’a clairement exprimé ce mardi en conférence de presse: le budget des prochains Jeux d’été ne devra pas dépasser la barre des 20 milliards de dollars. Aux Japonais de rester dans les clous, tout en construisant du neuf.