En Suisse, l’idée olympique est en marche. Elle pourrait bien ne plus marquer de temps d’arrêt. Vendredi 2 décembre, au moment où Los Angeles 2024 dévoilait son budget, le gouvernement helvétique annonçait dans un communiqué sa décision de s’engager dans un processus de candidature aux Jeux d’hiver en 2026.
L’annonce n’a encore rien de très spectaculaire. A ce stade de l’histoire, le gouvernement suisse – le Conseil fédéral – avance avec prudence. Il explique avoir « discuté pour la première fois de la possibilité d’une candidature suisse aux Jeux olympiques d’hiver 2026 ». Une première. Une ébauche. Mais l’avancée n’est pas anodine.
Dans son communiqué, le Conseil fédéral précise avoir « décidé de mettre sur pied un groupe de travail interdépartemental chargé d’accompagner les études de faisabilité ». Il soutiendra les principaux acteurs d’une possible candidature suisse – le comité national olympique (Swiss Olympic) et les chefs de projets – pour les études de faisabilité en leur fournissant conseils et informations stratégiques. Son soutien pourra également être financier. Le groupe de travail interdépartemental sera placé sous la direction de l’Office fédéral du sport (OFSPO).
Le communiqué ajoute que le Conseil fédéral « se réjouit de ces travaux. Il constate que les Jeux d’hiver peuvent être très porteurs pour le sport, l’économie et la société suisses. » Mais un tel événement, insiste le document, « ne pourra pas avoir lieu sans un soutien financier substantiel des pouvoirs publics ».
La décision du gouvernement suisse de donner son feu vert à un projet olympique et paralympique pour 2026 intervient à un moment charnière. En mars dernier, Swiss Olympic avait donné le départ de la course en lançant un appel national à projets. Au mois de septembre, il a publié la liste des quatre dossiers retenus pour poursuivre l’aventure : 2026 – Games for our future (multi-régions), Olympische Winterspiele 2026 Graubünden und Partner (Suisse orientale), Switzerland 2026 (multi-régions), et enfin 2026, The Swiss Made Winter Games (Suisse occidentale).
Depuis, chacun avance ses pions et peaufine son dossier. Le Valais et le canton de Vaud (Suisse occidentale) ont désigné Sion comme ville-hôte de l’événement dans leur dossier de candidature. Un dossier qui tiendrait actuellement la corde, tout comme celui préparé par Saint-Moritz et les Grisons.
Les quatre projets doivent déposer leur copie avant le 15 décembre au siège de Swiss Olympic. Le comité national olympique devra trancher avant la fin du mois de mars 2017. Il devra décider de poursuivre ou d’arrêter le processus. Dans l’affirmative, ses dirigeants seront invités à choisir l’un des quatre dossiers en lice. Précision: la manœuvre n’est plus dirigée par Jörg Shild, le futur ex président de Swiss Olympic, contraint de se retirer au 31 décembre 2016 pour avoir atteint la limite d’âge. Désormais, la balle est dans le camp de son successeur, Jürg Stahl, un Zurichois de 48 ans élu à la présidence du comité national olympique après avoir été proposé par la fédération suisse de gymnastique.
La dernière étape interviendra à l’automne 2017. A cette date, le Conseil fédéral décidera du contenu et de la forme de son soutien à la candidature. A en croire son communiqué, sa décision dépendra de la faisabilité financière du projet, du soutien de la population dans les régions et les communes concernées, ainsi que du concept de durabilité.
La ville-hôte des Jeux d’hiver 2026 sera élue lors de la 132e session du CIO en 2019. En plus de la Suisse, deux autres pays en sont actuellement au stade de l’étude de faisabilité: l’Autriche avec Innsbruck, le Canada avec Calgary. La Suisse a organisé les Jeux d’hiver à deux reprises, en 1928 et 1948, dans les deux cas à Saint-Moritz.