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— Publié le 30 décembre 2016

Suicide et démission plongent Dentsu dans la crise

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Au Japon, l’affaire fait grand bruit. Elle est d’importance et ses effets pourraient être ressentis à plusieurs échelons du mouvement sportif international. Dentsu, numéro un japonais de la publicité, classée au 5ème rang mondial du secteur, changera bientôt de président. Tadashi Ishii (photo ci-dessus), son président et directeur général, a annoncé à l’occasion d’une conférence de presse qu’il avait présenté sa démission. Il rendra les clefs de son bureau au début du mois de janvier.

La raison: le suicide dans la soiré du 25 décembre 2015 d’une jeune salariée de l’agence. Un décès que le gouvernement japonais a qualifié en septembre de « mort par surmenage ».

Dentsu est l’agence officielle de marketing du comité d’organisation des Jeux de Tokyo 2020 et de plusieurs institutions sportives internationales, dont la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF).

Matsuri Takahashi, une salariée de Dentsu âgée de seulement 24 ans, s’est donnée la mort en décembre de l’an dernier. Elle avait accumulé 105 heures supplémentaires de travail au cours du seul mois d’octobre 2015.

Après enquête, le ministère japonais du Travail a conclu que le décès de Matsuri Takahashi était un « karoshi », littéralement une « mort par surmenage ». Elle a donné lieu à des perquisitions dans les locaux de l’agence de publicité.

Selon la presse japonaise, la jeune femme souffrait de dépression, un mal aggravé par ses conditions de travail. Elle aurait sauté du dernier étage d’un immeuble abritant les dortoirs de l’agence.

Au Japon, l’article 36 du Code du travail laisse toute liberté aux employeurs pour fixer le nombre d’heures supplémentaires de leurs salariés et les conditions de leur rémunération.

« Il est extrêmement regrettable que nous n’ayons pas pu empêcher le surmenage d’une nouvelle recrue, a reconnu Tadashi Ishii mercredi 28 décembre. Afin d’en assumer l’entière responsabilité, je souhaite démissionner de la présidence lors d’un conseil d’administration en janvier ».

Selon le futur ex président de Dentsu, les services du ministère du Travail auraient alerté la justice sur le comportement de l’entreprise, notamment l’un de ses salariés soupçonné d’avoir enfreint le droit du travail. Le mois dernier, Dentu a modifié sa réglementation sur les heures supplémentaires, abaissant de 70 à 65 le nombre maximum d’heures par salarié et par mois.

Densu avait déjà été épinglée au début des années 1990 pour un cas similaire. L’entreprise avait été mise en garde à maintes reprises par la suite pour ses pratiques jugées illégales.

Selon un porte-parole de Dentsu, la succession de Tadashi Ishii à la présidence de l’agence n’est pas encore réglée.

 

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