L’heure approche. Mercredi 13 septembre, à l’heure du digestif, Anne Hidalgo montera sur la scène du centre de convention de Lima, flanquée de Denis Masseglia, pour parapher le contrat de ville-hôte des Jeux de 2024. La maire de Paris et le président du CNOSF se partageront ce geste symbolique, en vertu des règles immuables du mouvement olympique. Présente dans la capitale péruvienne depuis vendredi dernier, l’élue socialiste ne cache pas son impatience. Interview.
FrancsJeux: Dans moins de 48 heures, Paris sera désignée ville-hôte des Jeux de 2024. Qu’attendez-vous de ce moment?
Anne Hidalgo: Nous n’allons pas bouder notre plaisir. C’est quand même énorme de se dire que nous allons vivre ça. Nous avons été à la hauteur. On peut en être fier.
Avec le recul, quel sentiment vous inspire cette longue campagne de candidature?
Quand je suis rentrée dans la campagne, je me suis dit que nous ne pouvions pas perdre. Mais, très vite, j’ai compris que ça ne marchait pas ainsi. Il nous fallait commencer une nouvelle campagne, en partant presque de zéro. Ce n’était pas évident. Nous avons pris un risque énorme, les uns et les autres. Mais tout cela nous a permis de mener une campagne très méthodique et précise.
Quels ont été pour vous les moments décisifs de cette campagne de candidature?
Au tout début, ma décision d’y aller. Le travail mené par Bernard Lapasset et Tony Estanguet, l’engagement des athlètes, tout cela m’a convaincue. Après les attentats à Paris, je me suis dit qu’il fallait quelque chose pour les jeunes, un projet, pour aller de l’avant. Le deuxième moment clé, je le situe en avril 2015, avec ma première visite à Lausanne et ma rencontre avec la famille olympique. J’arrivais dans un univers que je ne connaissais pas de l’intérieur. Enfin, la session extraordinaire du CIO en juillet dernier à Lausanne. Un moment très important, surtout les échanges que j’ai pu avoir, pendant et après, avec Eric Garcetti. On s’est parlé très franchement. On s’est dit tous les deux qu’on voulait gagner. Une relation de confiance s’est établie. Elle ne s’est plus démentie.
Pour Paris, organiser les Jeux représente une chance ou un risque?
Une chance inouïe, bien sûr. Seulement 5% des infrastructures sont à construire, à savoir le village des athlètes et la piscine. Les Jeux vont permettre d’accélérer les investissements. Ils vont m’aider à poursuivre le projet « Ma ville », sur lequel j’ai été élue. Une loi olympique sera promulguée, elle nous apportera les outils et les textes pour faire avancer les choses. Dans le domaine de l’accessibilité, par exemple, les Jeux vont constituer un formidable accélérateur. Je ne vais pas promettre que le métro deviendra entièrement accessible, mais il sera transformé plus rapidement.
Les Jeux à Paris en 2024 vont-ils modifier votre agenda politique personnel?
Non. J’avais demandé de ne pas faire figurer la question des Jeux dans la campagne pour les municipales. Je ne changerai pas mon agenda. Je suis maire de Paris jusqu’en 2020. On me questionne déjà sur 2024, mais je trouve la question cruelle. Bien sûr, j’adorerais être là en tant que maire de la capitale au moment où s’ouvriront les Jeux. Ce serait un rêve.