Elle montera à la tribune, ce mercredi à Lima, pour la dernière présentation de Paris 2024 devant les membres du CIO. En troisième position de la délégation parisienne. Elle s’exprimera en français, avec quelques mots de japonais. Valérie Pécresse, la présidente de la région Ile-de-France, a volontairement joué un rôle discret pendant la campagne de candidature. Mais elle entend bien peser d’un vrai poids au cours des 7 années à venir. Interview.
FrancsJeux: Vous figurez parmi les huit intervenants appelés à s’exprimer ce mercredi devant les membres du CIO pour la présentation finale de la candidature. Qu’allez-vous dire?
Valérie Pécresse: Il me revient de mettre en avant les atouts touristiques de la région Ile-de-France. Mais également la qualité de notre réseau de transports, un réseau qui permettra à tous les spectateurs de se rendre sur les sites de compétition sans utiliser leur voiture. J’insisterai aussi sur la sobriété des Jeux, avec 95% des installations déjà existantes. Enfin, je vais évoquer l’héritage que laisseront les Jeux de 2024, notamment sur la pratique sportive.
Vous avez parfois semblé un peu en retrait, pendant la campagne, surtout face à Anne Hidalgo. Maintenant que la ligne d’arrivée est toute proche, êtes-vous satisfaite de la place que vous avez eue au sein de l’équipe de campagne?
J’ai joué collectif. La région était un partenaire indispensable. J’ai cherché à servir l’intérêt général de l’Ile-de-France et du pays. Il fallait que le mouvement sportif porte la candidature, mais tout en maintenant une unanimité derrière le projet. Nos adversaires attendaient que les Français se chamaillent. Nous sommes restés unis.
La victoire acquise, comment conserver cette unité?
Il va falloir y parvenir. Pendant la candidature, Bernard Lapasset et Tony Estanguet ont fait un travail remarquable pour respecter tous les partenaires, dont la région qui met 200 millions d’euros dans les Jeux. Nous allons devoir maintenir cette unité. J’aurai mon rôle à jouer. Je suis une apaiseuse de tensions. La région a été une bonne camarade depuis le début. Nous allons essayer de continuer.
Quel rôle allez-vous jouer dans la préparation des Jeux?
Je serai l’aiguillon sur les questions de transports. Nous possédons le meilleur réseau au monde, mais il doit être modernisé. Ce ne sera pas une mince affaire, le boulot est colossal. Il faudra 10 ans de travail. Mais les Jeux vont beaucoup m’aider.
Avec qui allez-vous travailler?
Je vais proposer des profils pour le poste de directeur général de Solideo, la société chargée de la livraison des équipements olympiques. Je cherche une femme qui serait la perle rare. Et je vais m’entourer de Jean-François Lamour. Il sera mon conseiller sur les Jeux. Il va revenir à la région pour servir d’interface entre le COJO, le mouvement sportif et Solideo. Il sera mon conseiller spécial sur la préparation des Jeux. Cette candidature, nous en avons parlé depuis longtemps. A mes débuts en politique, nous occupions deux bureaux voisins. Sa place à mes côtés sera une forme de revanche sur l’échec de Paris 2012.
Il est beaucoup question d’un partenariat avec Los Angeles pour la préparation des deux prochains Jeux. Dans le cas de la région, quelle forme prendra-t-il?
Notre candidature a été très écologique. Les Jeux de Paris en 2024 devront être les plus responsables de l’histoire. Avec Los Angeles, nous pourrions être partenaires sur les questions d’économie et de développement durable. Sur ces sujets, nous pouvons établir ensemble les nouveaux standards mondiaux.
La mobilisation a été au cœur de la candidature. Une fois les Jeux acquis, comment mobiliser pendant 7 ans une jeunesse d’Ile-de-France pas forcément très concernée par l’idée olympique?
J’en ai déjà beaucoup parlé avec Tony Estanguet. Nous allons mettre en place des programmes et des événements estampillés Paris 2024. Ils serviront à faire connaître les sports les moins médiatiques, mais aussi les nouvelles disciplines qui entreront aux Jeux en 2024. J’aimerais démocratiser le golf, le tennis et l’équitation. Je veux que les Franciliens aient un gain très immédiat des Jeux olympiques.