L’argent semble n’être jamais un problème au Qatar. Lorsqu’il est question de football, il devient même anecdotique. Selon un rapport très fouillé publié par le cabinet Deloitte, le micro-état du Golfe s’apprête à investir plus de 200 milliards d’euros en investissements liés à la Coupe du Monde 2022. Pharaonique. Etourdissant. Mais, soyons clair, pas réellement surprenant.
Choisi par la FIFA en décembre 2010 pour accueillir le Mondial 2022, que convoitaient également l’Australie, les Etats-Unis, le Japon et la Corée du Sud, le Qatar n’a jamais fait mystère de sa volonté de donner à l’évènement un décor à la hauteur de ses moyens. Le rapport Deloitte démontre également que le pays entend profiter de l’opportunité de la Coupe du Monde pour se construire un avenir sportif, en termes d’équipements, de transports et de logistique. Le programme Q2022 prévoit en effet un investissement d’environ 140 milliards de dollars pour améliorer le réseau routier, construire un nouveau métro et moderniser l’aéroport international de Doha.
Objectif : accueillir et transporter dans les meilleures conditions les quelques 400.000 visiteurs attendus pendant les quatre semaines de la Coupe du Monde 2022. Dans le même temps, une vingtaine de milliards sera dépensée pour construire de nouveaux hôtels. Le thermomètre a beau dépasser allègrement les 40° pendant les mois les plus chauds, le Qatar se voit en destination de plus en plus touristique. Au dernier pointage, le nombre de ses touristes augmenterait au rythme régulier d’environ 15% par an. Les prévisions laissent espérer un total record de 3,7 millions d’étrangers en 2022, à l’époque du Mondial.
Le rapport Deloitte l’écrit noir sur blanc. Avec ses milliards, ses attentes et sa Coupe du Monde, le Qatar s’apparente à un mât de cocagne pour les entreprises étrangères, en priorité dans les secteurs du BTP, des transports et de l’hôtellerie. Mais le pays se veut très exigeant, notamment en matière d’environnement. Il entend dépenser gros pour son Mondial, mais avec l’objectif avoué d’épater la galerie, de proposer un évènement inoubliable et de soigner son héritage. Ses caisses sont pleines, certes, mais il n’y en aura pas pour tout le monde.