A quoi joue le CIO ? Au moment où les grandes nations du mouvement olympique en sont à présenter à la façon de défilés de mode les tenues de leur délégation, l’organisation aux anneaux ne cesse de repousser sa décision sur la participation de la Russie aux Jeux d’hiver de PyeongChang 2018. Le verdict devrait tomber en décembre. A deux mois de l’ouverture.
Le CIO l’a annoncé samedi 28 octobre, en conclusion de son 6ème Sommet olympique, organisé à Lausanne. Selon le communiqué, il reviendra à la commission exécutive de trancher, à l’occasion de sa prochaine réunion, prévue du 5 au 7 décembre 2017.
Officiellement, le CIO veut attendre que les deux groupes d’enquête sur le sport russe, dirigés respectivement par Denis Oswald et Samuel Schmid, en aient terminé de leurs travaux. La commission Oswald se penche sur les cas de dopage. Il a été demandé à la commission Schmid de mettre son nez dans d’éventuelles manipulations des échantillons des Jeux de Sotchi 2014.
Dans les deux cas, le travail est en cours. Les auditions se poursuivent, les pages des rapports s’empilent. « Le processus a pris plusieurs mois et a nécessité la coopération de plusieurs experts scientifiques externes », a expliqué Denis Oswald, précisant que « toutes les auditions des athlètes en activité pouvant se qualifier pour les Jeux olympiques d’hiver de Pyeongchang seront terminées d’ici la fin novembre. »
A l’évidence, le CIO cherche à se couvrir. Le Canada en tête, la plupart des grandes nations accentuent la pression pour une décision rapide. Mais Thomas Bach ne bouge pas. Il attend.Un bon signe pour la Russie? Pas sûr. En bétonnant le travail des deux commissions d’enquête, l’organisation olympique peut renforcer sa défense dans l’hypothèse où elle statuerait sur une suspension de la Russie.
Les Russes, eux, avancent. Le comité national olympique a récemment annoncé avoir dépensé presque 15 millions d’euros dans la préparation de son équipe pour les prochains Jeux d’hiver. Vladimir Poutine a déjà prévenu qu’une suspension de son pays constituerait « une humiliation pour la Russie » et « ferait du mal au mouvement olympique. » Les athlètes, eux, se préparent sans savoir.