La dégringolade continue pour Frankie Fredericks. L’ex sprinteur namibien, champion du monde du 200 m en 1993, n’est désormais plus membre du CIO. L’organisation olympique a prononcé sa suspension mardi 7 novembre à Lausanne, au terme d’une réunion de sa commission exécutive. Une décision qui intervient moins d’une semaine après sa mise en examen par la justice française, vendredi dernier à Paris, pour corruption passive et blanchiment.
La décision est radicale. Surtout, elle cadre mal avec les habitudes du CIO, où il en faut souvent beaucoup plus pour se voir désigner la sortie. Mais il faut croire que les choses changent au sein de l’institution, bousculée depuis plusieurs mois par les affaires de corruption.
Dans le détail, le dossier Frankie Fredericks est d’abord passé entre les mains de la commission d’éthique du CIO, désormais présidée par Ban Ki-moon, l’ex Secrétaire général de l’ONU. Ses membres en ont débattu avec des manières de juriste, lundi 6 novembre à Lausanne. Au terme des débats, la commission a expliqué ne pas être « en mesure d’émettre une recommandation sur la valeur des faits ». Mais elle a recommandé de suspendre le Namibien, considérant « l’impact sur la réputation du CIO ».
Le lendemain, rebelote. Cette fois, le cas Frankie Fredericks passe au crible de la commission exécutive. En d’autres temps, ses membres auraient trouvé une formule pour le blâmer sans le renvoyer. Mais l’heure est à la reprise en mains dans l’univers olympique.
La commission exécutive explique avoir pris la décision suivante, après « mûre délibération »: « Considérant la gravité et l’urgence de la situation, ainsi que son impact sur la réputation du CIO, la commission exécutive du CIO décide de suspendre M. Frank Fredericks de tous les droits, prérogatives et fonctions attachés à sa qualité de membre du CIO. »
La carrière de l’ancien sprinteur au CIO avait débuté en 2012. Elle vient de se terminer. La suite de l’histoire est à écrire par la justice française. Frankie Fredericks a été mis en examen vendredi 3 novembre à Paris. Il est poursuivi dans le cadre d’une information judiciaire ouverte en décembre 2015 sur des soupçons d’achats de voix dans l’attribution des Jeux de 2016 à Rio de Janeiro.
Le Namibien aurait reçu un virement de 299 300 dollars le 2 octobre 2009, le jour où la ville brésilienne a obtenu l’organisation des Jeux de 2016. Frankie Fredericks était le scrutateur du vote pour le CIO.