— Publié le 9 novembre 2017

« PyeongChang sera l’endroit le plus sûr au monde »

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Les jours passent, les températures baissent et la flamme olympique découvre à petites foulées la campagne sud-coréenne. Mais rien n’y fait. A 92 jours de l’ouverture des Jeux de PyeongChang 2018, la billetterie montre toujours une désespérante apathie. Selon la dernière communication officielle, le nombre de billets vendus pour les épreuves olympiques dépasserait mollement la barre des 30%.

En Corée du Sud, le discours se veut confiant. Au moins en apparence. Ailleurs aussi. Interrogé par FrancsJeux, Gianfranco Kasper (photo ci-dessous), président de la Fédération internationale de ski (FIS) et membre historique du CIO, se garde bien de tirer la sonnette d’alarme. Peu de spectateurs? Peu importe, confie le Suisse. Selon lui, l’essentiel est ailleurs.

FrancsJeux: Les chiffres de la billetterie des prochains Jeux d’hiver se révèlent historiquement bas. Cela vous inquiète?

Gianfranco Kasper: Pas du tout. Je vais vous dire la vérité: je n’attends pas trop de spectateurs aux Jeux de PyeongChang 2018. La crise politique actuelle dans la région n’encourage pas les Européens à se rendre en Corée du Sud. J’espère que les Coréens viendront voir les compétitions, mais je pense qu’ils iront plutôt assister aux disciplines où ils peuvent briller, comme le patinage. Pour le ski, il ne faut pas s’attendre à une grande affluence.

En votre qualité de président de la FIS, comment appréhendez-vous une telle perspective?

Elle ne changera pas la compétition. A mes yeux, c’est le plus important. Je me souviens d’un championnat du monde de snowboard en Corée du Sud (en 2009 à Gangwon, ndlr), où nous étions trois personnes dans la zone d’arrivée. Les Sud-Coréens trouveront peut-être des solutions, ils feront venir les écoles. Mais pour les Européens, il ne faut pas attendre la grande foule.

 

 

Une telle situation ne risque-t-elle pas de nuire au développement du ski?

Non. Le public ne fait pas tout. Certes, il ne sera peut-être pas très nombreux dans les aires d’arrivée, mais le développement passe surtout par la télévision. Et là, tous les signaux sont au vert. Les organisateurs ont accompli un excellent travail. Ils sont prêts. Et même plus que prêts. Plusieurs de nos techniciens, à la FIS, se sont rendus sur place il y a quelques semaines. Ils en sont revenus très heureux. Je suis très optimiste. Maintenant, comme toujours, nous dépendons du temps. Il faut maintenant que la neige se mette à tomber.

Vous évoquez la situation politique comme un facteur défavorable aux Jeux…

La situation politique, elle ne m’intéresse pas. Je suis comme beaucoup de Coréens, je n’y prête pas attention. Quant à la question de la sécurité, elle ne me préoccupe pas plus. Pendant les Jeux d’hiver, PyeongChang sera l’endroit le plus sûr au monde.