Le doute n’est plus permis: les Jeux de Paris en 2024 ne seront pas seulement olympiques. Ils seront aussi paralympiques. Andrew Parsons, le nouveau président du comité international paralympique (IPC), l’a vérifié en fin de semaine passée à l’occasion de sa première visite dite « officielle » dans la capitale française.
Certes, le dirigeant brésilien n’a pas rencontré Emmanuel Macron, privilège semble-t-il réservé à Thomas Bach, son alter ego du CIO. Mais il a été reçu à Matignon par Edouard Philippe, le Premier ministre. Les deux hommes ont même poussé ensemble la porte d’un collège de Saint-Denis, pour quelques démonstrations de disciplines paralympiques (photo ci-dessus).
Andrew Parsons a également été convié à l’Hôtel de Ville pour une entrevue avec Anne Hidalgo. Flanqué d’une solide délégation de l’ex comité de candidature, il a découvert certains des sites des Jeux paralympiques en 2024, dont la Cité du Cinéma, au cœur du futur village des athlètes, le Champ de Mars (football à 5), les Invalides (tir à l’arc), Roland-Garros (rugby, basket et tennis en fauteuil).
Impression générale? Positive. A un peu moins de 7 ans de l’événement, le contraire aurait été inquiétant. Mais Andrew Parsons n’en fait pas mystère: il attend beaucoup des Jeux de Paris 2024. Interview.
FrancsJeux: A vos yeux, comment se présentent les Jeux paralympiques de Paris en 2024?
Andrew Parsons: Ils constituent une très belle opportunité de renforcer la présence du mouvement paralympique en Europe, après plusieurs éditions disputées en Asie. L’événement bénéficie d’un engagement très marqué du secteur public et du monde économique. Et je suis très séduit par le concept de ces Jeux en 2024, avec des sites de compétition positionnés un peu partout dans la ville, un dispositif qui devrait permettre aux athlètes d’aller à la rencontre du public. Je crois que ces Jeux pourront laisser un fort héritage dans Paris et sa région.
Aujourd’hui, comment jugez-vous Paris en termes d’accessibilité?
Il m’est difficile de juger la capitale française, car cette visite était ma première en qualité de président de l’IPC. Jusque-là, j’étais seulement venu à Paris en touriste. Mais l’important, pour moi, n’est pas de connaître la situation actuelle en termes d’accessibilité. Je suis plus intéressé par l’état où Paris en sera au moment des Jeux paralympiques. Nous voulons que les Jeux puissent changer durablement une ville, non seulement pour les transports, mais également l’accès aux restaurants, aux bâtiments publics… Même dans les villes les plus en avance dans ce domaine, il y a toujours de la place pour des progrès.
La vente des billets se révèle très décevante à PyeongChang, à quelques mois des prochains Jeux paralympiques d’hiver. Quelle est pour vous la bonne solution pour intéresser le public à l’événement?
Le cas de PyeongChang n’est pas unique. Nous avons rencontré les mêmes difficultés avant les Jeux de Sotchi en 2014 et Rio en 2016. Dans les trois cas, les organisateurs n’avaient pas consenti d’efforts spécifiques de promotion des Jeux paralympiques. Le « produit » paralympique n’est pas en cause, mais il doit être bien vendu. Je ne pense pas que nous aurons ces problèmes à Paris, car les Jeux paralympiques font partie intégrante de l’événement. Cela étant dit, je reste confiant quant au succès populaire des Jeux de PyeongChang 2018.
La Russie sera-t-elle autorisée par l’IPC à participer aux Jeux de PyeongChang?
La question sera tranchée avant la fin de l’année. Notre « taskforce » sur le dopage en Russie doit se réunir le 4 ou le 5 décembre au siège de l’IPC, à Bonn. Elle nous proposera une recommandation. Dans le même temps, nous continuons à suivre de près ce que fait le CIO sur la question russe. Une décision finale sera prise le 19 décembre, au terme de la réunion du Conseil de l’IPC.
Etes-vous favorable à suivre l’exemple du CIO en modifiant à chaque édition des Jeux le programme des compétitions, pour intégrer au coup par coup des nouveaux sports ou disciplines?
Nous y pensons et nous pourrions aller nous aussi dans cette direction. Mais la décision ne nous appartient pas complètement. N’oublions pas que le contrat de la ville hôte est signé par le CIO. Mais cette évolution fait partie des discussions que nous menons actuellement avec le CIO.