L’avenir se présente mal pour le sport russe. Très mal. Ses athlètes peuvent encore croire au miracle et préparer leur paquetage pour les Jeux d’hiver de de PyeongChang 2018. Mais les planètes au-dessus de leurs têtes s’alignent toujours dans le mauvais ordre.
Réuni à Monaco, le Conseil de l’IAAF a tranché dimanche 26 novembre la question de la suspension de l’athlétisme russe sans s’écarter de sa ligne de conduite. La fédération russe reste bannie. Une décision attendue. Un verdict sans surprise. Les membres du Conseil ont voté à l’unanimité pour le maintien de la suspension.
La décision de l’IAAF s’inscrit dans la même logique que celle de l’Agence mondiale antidopage (AMA), prise un peu plus tôt dans le mois. Et elle pourrait bien préparer le terrain à une autre sanction, encore plus attendue, à l’impact nettement plus retentissant. Mardi 5 décembre 2017, la commission exécutive du CIO doit statuer sur la participation de la Russie aux Jeux d’hiver de PyeongChang.
A l’IAAF, les membres du Conseil se sont voulus pragmatiques. Ils n’ont pas cherché à réinventer la roue, se contentant de suivre les recommandations de la « taskforce » indépendante sur le dopage en Russie, conduite par Rune Andersen. « Certaines conditions ont été remplies pour réhabiliter la Russie, a expliqué ce dernier à Monaco. Mais d’autres critères ne le sont toujours pas, comme la réhabilitation de l’Agence antidopage russe (Rusada), ou encore la reconnaissance par les autorités russes des conclusions du rapport McLaren sur un dopage institué par les plus hautes autorités de l’État. Tant que ne sera pas reconnu ce qui s’est passé précédemment, nous n’aurons pas d’assurance que les choses ne se reproduiront pas. »
Commentaire de Sebastian Coe, le président de l’IAAF: « Il est de notre responsabilité de préparer le terrain à un retour de la confiance. »
Pour l’athlétisme russe, le coup est rude. La fédération évolue en marge du système depuis le mois de novembre 2015. Deux années de purgatoire qui viennent d’être prolongées pour une période encore indéterminée. Seule certitude: la Russie sera absente en tant que nation des championnats du monde 2018 en salle, à Birmingham, prévus du 1er au 4 mars. Le Conseil de l’IAAF ne devant pas se réunir avant cette date, il faudra aux athlètes russes espérer obtenir de façon individuelle un feu vert de l’organisation internationale, puis disputer la compétition sous couvert de neutralité.
En août dernier, 19 athlètes russes avaient ainsi été autorisés à prendre part aux Mondiaux à Londres. Ils avaient décroché 1 médaille d’or et 5 en argent.
A l’inverse, le Maroc semble avoir retrouvé grâce aux yeux des dirigeants de l’athlétisme international. Sebastian Coe a expliqué dimanche à Monaco que, eu égard aux progrès effectués, la fédération marocaine ne figurait plus sur la liste noire des pays placés sous surveillance en matière de lutte antidopage. Une liste encore riche de quatre noms: la Biélorusse, l’Ukraine, le Kenya et l’Ethiopie.